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Août 27

La sagesse de l’humilité

Lectures du dimanche 28 août 2022

«Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur.»
(Si 3, 17-18)

Outre Ben Sirac, Luc répète aussi l’importance de l’humilité dans la liturgie de ce dimanche : «En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé.» (Lc 14, 11) Pourquoi tant insister sur cette vertu d’humilité ? N’est-ce pas déplacé ou tout du moins exagéré, comme l’ont parfois suspecté de célèbres penseurs athées ? Nietzsche, Marx et Freud y voient en effet une aliénation, un moyen pour les forts et les puissants d’écraser les plus petits et les faibles, ou encore une manière de refuser lâchement le dur combat de la vie, de ne pas lutter contre l’injustice sociale. Dans la même ligne, la mentalité contemporaine n’encourage d’ailleurs guère à l’humilité mais préfère favoriser l’épanouissement personnel et l’affirmation de soi. Pourquoi l’Église insiste-t-elle tant sur l’humilité, le christianisme ne fait-il pas finalement fausse route ?

Non, en nous invitant à l’humilité, l’Église ne fait pas fausse route. Elle ne cherche pas non plus à manipuler les fidèles, mais essaie simplement de rester fidèle à l’enseignement de Jésus-Christ. L’humilité appartient à l’essence même du christianisme, car toute la vie de Jésus-Christ s’est accomplie sous le signe d’une dépossession permanente. L’hymne bien connu de l’épître aux Philippiens décrit un double abaissement : Jésus, qui était de condition divine, s’est anéanti dans le mystère de l’incarnation : à Bethléem, Dieu a revêtu notre humanité, il s’est fait l’un de nous. C’est là le premier mouvement de cet abaissement. Puis, homme parmi les hommes, il s’est anéanti une deuxième fois en acceptant la mort sur une croix, comme un esclave, jusqu’au tombeau, au plus profond de la terre, jusqu’à cet humus, dont dérive le mot humilité.

Les paroles fortes de l’évangile qui ne sont pas forcément à prendre au pied de la lettre, devraient ainsi nous faire réfléchir et nous encourager, à la suite du Christ, à rejoindre les petits, les faibles et les pécheurs, et ceci même au mépris de certaines conventions du monde. Malgré nos désirs de grandeur et de reconnaissance, sachons reconnaître que bien souvent nous sommes humbles et démunis, face à la souffrance et la mort, aux maladies, aux difficultés professionnelles ou familiales. Oui, l’humilité c’est reconnaître que malgré notre bonne volonté, nous ne maîtrisons pas tout, que tout n’est pas entre nos mains. Mais, que nous avons besoin des autres, que nous avons besoin de Dieu, de sa présence, de son appui, de son salut.

Sg 3, 17-18.20.28-29 / He 12, 18-19.22-24a / Lc 14, 1-7.14