CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Nov 27

L’épreuve de l’attente

Lectures du dimanche 28 novembre 2021

«Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints. Amen.» (1 Th 3, 12-13)

Alors que trois semaines d’attente fébrile nous séparent de Noël, de la nuit où les agnostiques comme les croyants s’attendrissent devant la crèche, les textes de ce premier dimanche de l’avent nous paraissent bien éloignés des préparatifs de fête.

En effet, Noël n’est pas seulement l’anniversaire de la naissance miraculeuse d’un envoyé de Dieu mais aussi la venue, dans l’histoire de l’humanité de celui par qui s’accomplit «la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda» (Jr 33, 14). Dans cette perspective, l’attente de l’Avent prend son sens. Attente d’une naissance, sans doute, mais d’une naissance qui inaugure des temps nouveaux dont la plénitude se situe à la fin de l’histoire quand «on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire.» (Lc 21, 27) Ainsi l’attente de la commémoration de la naissance du Christ nous renvoie à l’attente de l’événement majeur qui marquera la fin des temps et l’avènement définitif du Royaume de Dieu.

Or, le retour glorieux du Seigneur n’est pas aussi proche que le croyaient les habitants de Thessalonique auxquels s’adressaient Paul. Elle est longue l’épreuve de l’attente et combien laborieuse et périlleuse la marche de l’humanité jusqu’à l’heure dernière ! Déjà plus de deux mille ans se sont écoulés depuis le premier Noël à Bethléem : deux millénaires de progrès et de reculs, de tâtonnements entre guerres et paix, entre civilisation et barbarie, entre l’affirmation de la valeur sacrée de l’homme et le bafouement répété des droits humains.

Cette longue attente, marquée par les incohérences de notre monde et parfois aussi celles de l’Église, pourrait nous faire désespérer, c’est-à-dire, ne plus désirer ou craindre le retour du Christ. Elle constitue donc une épreuve face à laquelle le Seigneur nous adresse ces recommandations : «Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse» Plus que des recommandations pour lutter contre «les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie» ( Lc 21, 34), le Christ nous en donne le remède concret par ces mots «Restez éveillés et priez en tout temps» ( Lc 21, 36). Ce rappel à notre vigilance de la radicalité évangélique doit nous aider à vivre cette attente de l’Avent comme un temps joyeux, un temps de prière et de recentrement sur l’essentiel.

Jr 33, 14-16 / 1 Th 3, 12 – 4, 2 / Lc 21, 25-28.34-36