CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Jan 06

Amour qui donne vie

Lectures du vendredi 7 janvier 2022

«Je vous ai écrit cela pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui mettez votre foi dans le nom du Fils de Dieu.» (1 Jn 5, 13)

De ce que l’apôtre Jean affirme en première lecture : «Celui qui a le Fils possède la vie» (1 Jn 5, 12), le lépreux de l’évangile peut aisément en témoigner. À l’époque de Jésus, un lépreux souffrait plus qu’une “simple” maladie incurable, mais endurait de son vivant déjà, une mort sociale. Marginaux de la société condamnés à vivre en dehors de la cité et rejetés par la majorité bien portante, ils étaient incapables de travailler pour subvenir à leurs besoins. Contraints de s’habiller en loques, à se voiler la face et à agiter une clochette en criant “Impur !” quand quelqu’un de pur s’approchait d’eux, ces hommes étaient privés de toute dignité.

De plus, la mentalité juive de l’époque voulait que la maladie ait pour cause le péché du malade. Celui-ci devenait donc seul responsable de son indignité. Quel poids ! Considérant qu’il n’a plus rien à perdre, le lépreux ose aller vers Jésus. À cause de ce qu’il a entendu à son sujet, il sent confusément que Jésus peut faire quelque chose pour lui : «Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier.» (Lc 5, 12) En d’autres mots, il dit à Jésus : “Si tu le veux, tu peux faire de moi un homme vivant. Tu peux faire que ma dignité soit à nouveau respectée.”

Alors, le Maître de la vie redonne souffle au lépreux par sa parole audacieuse : «Je le veux, sois purifié.» (Lc 5, 13) Jésus le veut parce que son amour conduit à la vie. La dignité du lépreux lui est rendue parce qu’il est quelqu’un aux yeux de Dieu. Sa guérison est un témoignage puissant de la souveraineté de Dieu sur la vie.

Des lépreux modernes, il y en a encore dans nos sociétés. Des exclus, des rejetés, des laissés-pour-compte, des marginaux et des marginalisés. Si nous sommes fidèles à l’Évangile, nous nous efforcerons non pas de nous en éloigner mais bien plutôt de les accueillir, de les écouter, de les toucher et de les réintégrer dans leur milieu, et dès à présent concrètement, en les portant dans notre prière.

1 Jn 5, 5-13 / Lc 5, 12-16