CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Fév 09

Écoute résonante

Lectures du vendredi 10 février 2023

«Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : “Effata !”, c’est-à-dire : “Ouvre-toi !” Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement.» (Mc 7, 34-35)

Les évangélistes relatent plusieurs guérisons de sourds-muets ou de sourds-bègues accomplies par Jésus. Cela ne signifie pas que Jésus a privilégié ce handicap aux autres. Ce sont les évangélistes qui ont opéré un tri dans les faits et gestes de Jésus dans le but d’enseigner leur communauté respective. Quel enseignement avaient en tête les évangélistes ? Difficile à dire avec certitude, toutefois, on peut tirer une analogie intéressante de ce récit.

D’un point de vue physiologique, les difficultés d’élocution de la personne dite sourde-muette viennent la plupart du temps de sa surdité, puisque le premier moment de l’apprentissage de la parole est l’écoute. Être privé de l’ouïe, c’est être incapable d’entendre et de redire ce qui a été dit. Dans le domaine de la foi, le problème est le même : impossible de retransmettre la Bonne Nouvelle si la Bonne Nouvelle ne trouve pas d’abord en nous une oreille apte à l’entendre. La Parole doit pouvoir plonger en nous et provoquer une résonance qui mettra en marche notre langue, nos mains, nos pieds et fera de nous des témoins par la bouche et par tout l’être.

Voici que, contrairement au sourd-muet, nous sommes les seuls responsables de la profondeur de notre écoute de la Parole. Dieu ne parle pas qu’à travers les Saintes Ecritures. Il parle, il tente de se faire entendre de bien d’autres façons. En fait, chaque fois qu’un geste d’amour est posé, Dieu parle. Chaque fois qu’un geste d’amour est demandé, Dieu appelle. Toute charité est une réponse de Dieu, toute souffrance est un cri de Dieu. Avons-nous des oreilles pour entendre ?

Gn 3, 1-8 / Mc 7, 31-37