CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Sep 30

Le oui du cœur que Dieu attend de chacun de nous

Lectures du dimanche 1 octobre 2023

«Si le méchant se détourne de sa méchanceté, il sauvera sa vie» (Ez 18, 25-28)

«Il dit non avec la tête mais il dit oui avec le coeur il dit oui à ce qu’il aime il dit non au professeur…» Ces quelques vers issus d’une poésie de Jacques Prévert reviennent à l’esprit en préparant la prédication de ce dimanche. Car, en effet, ils illustrent parfaitement l’évangile de ce dimanche.

Dans cet évangile, Jésus nous présente, deux fils, qui chacun représente une certaine catégorie de personnes, catégories qui hier comme aujourd’hui existent toujours.

D’une part, il y a ce fils qui, est un peu comme le cancre de Prévert. Lui aussi il dit non avec la tête, mais il dit oui avec le cœur ! Ayant refusé d’aller travailler à la vigne de son père, il finit par qu’en même y aller. Ce fils ou ce cancre, représente toutes ces personnes plutôt réfractaires à la religion, qui n’aiment pas les contraintes, qui ne veulent pas se sentir obligés ! Ils pensent que l’Eglise est trop ceci et pas assez cela ! Quand ils entendent l’enseignement de l’Eglise, l’évangile, leur premier réflexe est celui du rejet et du refus. D’abord heurtés par cette parole qu’ils entendent ils finissent alors par se laisser gagner par elle et décident alors de la mettre en pratique.

Ensuite, il y a ce fils qui semble être le bon élève. Pour contenter son père qui lui demande d’aller travailler à sa vigne, il dit oui avec sa tête, mais il dit non avec son cœur et n’ira pas travailler à la vigne de son père ! Ce fils représente toutes ces personnes qui pratiquent une religion dite de façade. Ce sont les hommes et les femmes qui se sentent proches de l’Eglise qui apprécient le cadre rassurant que cette institution leur offre. Souvent, ils sont nés et ont grandi dans cette foi. Toutefois, avec le temps, cette foi s’est refroidie. Ils entendent bien la parole qui leur est annoncée, mais ils y sont tellement habitués qu’ils ne l’écoutent plus et surtout ne la mettent plus en pratique.

Voilà donc les deux attitudes qui nous sont présentés dans l’évangile de ce dimanche ! Mais, de ce deux attitudes, laquelle est la bonne ou du moins la meilleure ? La meilleure attitude des deux, comme nous le suggère l’évangile lui-même est celle du cancre ! Mais attention, il est important de bien comprendre pourquoi Jésus nous dit que ce comportement est meilleur !

Pour nous aider à saisir cela, la liturgie a mis en parallèle de l’évangile un passage du livre d’Ezékiel. Dans ce texte, deux types de personnes nous sont aussi présentés : il y a les bons et les méchants. Remarquez que dans ce passage, Dieu ne condamne pas le méchant ; il n’oppose pas le bon au méchant ! Mais, il invite le bon à demeurer fidèle à la parole et il invite le mauvais à se convertir et à se détourner de ses fautes.

La moralité de ce passage, c’est que rien n’est jamais acquis ou définitif ! En effet, le bon peut devenir mauvais s’il se détourne de la justice et le mauvais peut devenir bon s’il se convertit !
Prévert dirait que le cancre peut devenir un bon élève et que le bon élève peut devenir un cancre!

Et, c’est exactement ce qui se passe dans l’évangile ! Jésus nous dit que l’attitude du premier fils, celui qui dit non, est la meilleures, parce que malgré les apparences, c’est lui qui, du fond de son cœur a dit oui !

Et voilà, nous y sommes : pour Jésus, c’est le oui du cœur qui compte ! Jésus ne loue donc pas le cancre parce qu’il est un cancre, mais parce qu’il dit oui avec son coeur. Car, c’est le oui du cœur qui permet à un pécheur de devenir un fils ou une fille de Dieu !

Ce oui du cœur, dont Prévert nous parle en langage poétique, nous l’appelons, dans le langage de la foi, la conversion ! C’est en effet, un appel à la conversion que nous propose la liturgie de ce 26e dimanche ordinaire ! Un appel porteur d’espérance, d’une part, mais aussi un appel à la vigilance !

Un message d’espérance pour toutes celles et ceux qui pour le moment encore disent non avec la tête et ne parviennent pas encore à dire oui avec le cœur. Il n’est en effet jamais trop tard pour se convertir, pour revenir à Dieu de tout son cœur !

Un message à la vigilance d’autre part, car la foi n’est pas non plus un acquis définitif ! La foi est une réalité qui se vit au quotidien ! Chaque dimanche, chaque jour, nous aussi qui nous déclarons croyant et pratiquant, nous devons nous laisser interpeller et remettre en cause par la parole que Dieu nous donne !

Car, mettre en pratique sa Parole et ses enseignements, c’est là le oui du cœur que Dieu attend de chacun de nous, que nous nous considérions comme un juste ou un pécheur ! Car finalement peut importe que nous soyons un cancre ou un bon élève, l’important étant plutôt que nous prenions conscience, un jour ou l’autre, que nous sommes tous des fils et des filles bien-aimés du Père.

Ez 18, 25-28 / Ph 2, 1-11 / Mt 21, 28-32