Lectures du lundi 12 décembre 2022
«Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – je l’aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël.» (Nb 24, 17a)
Lorsque nous regardons, que voyons-nous exactement ? Sur quoi notre regard s’arrête-t-il ? Voit-il les gens, les formes, les couleurs ? Perçoit-il ce que révèle un visage, une attitude ? Sommes-nous attentifs à l’immédiat ou le dépassons-nous quelquefois pour regarder l’avenir ?Notre regard, une lumière ou un point mort ?
Deux façons de voir nous sont offertes dans les textes aujourd’hui. Deux façons surprenantes en vérité. Un prophète païen, Balaam, regarde les tentes du peuple juif. Il n’aperçoit rien d’extraordinaire jusqu’à ce que l’Esprit de Dieu lui “ouvre les yeux” et alors il voit infiniment plus loin et en profondeur. Le regard de Dieu s’est infiltré dans son regard. Il regarde venir celui qui sera l’avenir du peuple juif. La façon de voir des chefs des prêtres qui observent Jésus enseigner dans le Temple est d’un tout autre ordre : soupçonneuse, jalouse et inquiète. Il s’ensuit un débat avec Jésus qui ne se laisse pas piéger. Eux, les fervents du peuple qui connaissent les Écritures et les promesses d’un sauveur à venir, regardent Jésus et ne le reconnaissent pas, alors que le prophète païen, lui, avait vu.
Quand Jésus vient de façon particulière pour éclairer nos vies et notre avenir, comme en ce temps préparatoire à Noël, quelle est la qualité de notre regard ? Ces fêtes qui approchent sont-elles seulement un tourbillon d’activités sociales ? Ou, illuminés par l’Esprit de Dieu comme le prophète Balaam, y voyons-nous monter un astre brillant qui vient éclairer et réchauffer nos vies ? «Je suis la Lumière du monde» (Jn 8, 12) a dit Jésus. Alors pourquoi avoir peur? Pourquoi avoir froid ?
Nb 24, 2-7.15-17a / Mt 21, 23-27
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