Lectures du dimanche 19 juin 2022
«Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera.» (Lc 9, 24)
Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus pose à ses disciples — et à travers eux à nous tous — une question importante : «Pour vous, qui suis-je ?» ( Lc 9, 20) Avant de répondre, voyons un peu ce que les juifs d’alors pensaient de Jésus. Les uns le prenaient pour Jean Baptiste ressuscité ; d’autres pour Élie dont le retour, selon certains scribes, devait annoncer le messie. D’une façon générale, la plupart des gens, sans doute impressionnés par ces miracles, le tiennent pour un prophète mais personne ne semble cependant voir en lui le messie promis. Tel est le résultat somme toute décevant auquel aboutit l’enquête.
Alors Jésus s’adresse directement aux apôtres : «Et pour vous, qui suis-je ?» Pierre répond aussitôt sans la moindre hésitation : «Le Christ, le Messie de Dieu.» (Lc 19, 20) C’est là une bonne réponse, pourtant, chose étonnante, Jésus défend à ses disciples d’en parler à personne, car «Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite.» (Lc 9, 22)
Ces événements avaient déjà été prédits par les prophètes, notamment par Zacharie que nous lisons en première lecture : «Ils regarderont vers moi, celui qu’ils ont transpercé.» (Za 12, 10) Or les apôtres sont loin d’imaginer quel sera le destin du messie. Ils baignent encore dans un messianisme temporel, ainsi que le confirmera la suite des événements. Jésus semble donc leur dire : “je suis le messie, c’est vrai ; mais vous ne me connaissez pas encore alors, n’en parlez pas pour l’instant.” De fait, ce n’est qu’après la résurrection que leurs yeux s’ouvriront vraiment.
Puis Jésus nous interpelle et nous révèle les conditions nécessaires pour le suivre, c’est à dire le prix qu’il faut payer pour le connaître et être ses amis : «Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive.» ( Lc 9, 23) En d’autres termes : il ne suffit pas que nous disions au Christ “tu es le messie de Dieu.” Notre réponse ne saurait s’épuiser dans une formule, si belle soit elle. C’est notre vie qui doit être notre réponse ! Il s’agit en effet de faire profession de foi en suivant le Christ par les sentiers qu’ils nous tracent. Or ce chemin n’est autre que celui de la croix. Scandale où folie pour les non chrétiens, l’évangile de la croix est pour nous un mystère : mystère d’amour et source de vie.
Za 12, 10-11a ; 13, 1 / Ga 3, 26-29 / Lc 9, 18-24
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