CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Oct 16

Servir pour entrer dans le Royaume

Lectures du dimanche 17 octobre 2021

«Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes.» (Is 53, 11)

Il n’est pas facile d’entrer dans les vues de Dieu, pas facile d’assimiler l’enseignement du Christ. À preuve la conduite de Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, dont nous venons d’entendre l’étrange demande. Ils n’ont rien compris! Jésus vient de leur annoncer qu’il «sera livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort, ils le livreront aux nations païennes (…) le tueront, et [que] trois jours après, il ressuscitera.» (Mc 10, 33-34) De tout cela, les deux apôtres ne semblent avoir retenu que le mot “ressusciter”. Et encore, quand comprennent-ils ? De là leur requête «Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire.» (Mc 10, 37)

Le destin tragique que leur maître aura à subir ne les préoccupe pas outre mesure. Ils ne pensent qu’à eux et à leur place dans le Royaume. Ils en réclament les meilleures : à la droite et à la gauche du maître ! Ils désirent être couvert d’honneurs et satisfaire leurs ambitions. Or, ils n’ont aucune idée du chemin qui mène à la gloire et oublient que Dieu seul décide de la distribution des places dans son Royaume.

Les autres apôtres s’offusquent bien sûr des prétentions des deux frères, mais leur indignation n’est motivée par rien d’autre que la jalousie : eux non plus n’ont rien compris à la situation… Aussi, avec une admirable patience, Jésus s’applique à redire aux siens ce qu’il leur a déjà dit tant de fois, mais qu’ils ont du mal à saisir.

Oui, le Royaume des cieux est autre chose que les royaumes terrestres. Dans ces derniers, supériorité et responsabilité entraîne pouvoir et suprématie : «les grands font sentir leur pouvoir, les chefs commandent en maîtres.» (Mc 10, 42) Mais pour devenir le plus grand dans le Royaume des cieux, il faut emprunter un autre chemin, celui de Jésus : «le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude.» (Mc 10, 45)

C’est clair et net ! Est grand, celui qui sert et non celui qui se fait servir. Est grand, le serviteur qui se fait l’esclave de tous, qui comprend les faiblesses des autres, qui donne sa vie pour autrui. Avouons que ce n’est pas là chose qui va de soi. Au contraire, cela va plutôt à l’encontre de nos désirs et réactions les plus habituelles. Il n’en demeure pas moins vrai que la leçon que Jésus adresse à ses disciples, s’adresse aussi à nous tous. chacun de nous est appelé à servir, à boire la Coupe du seigneur.

Is 53, 10-11 / He 4, 14-16 / Mc 10, 35-45