CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Oct 15

Un Dieu Père et Justicier !

Lectures du dimanche le 15 octobre 2023

​« Le Seigneur préparera un festin ; il essuiera les larmes sur tous les visages » (Is 25, 6-10a)

L’évangile de ce dimanche nous parle d’une fête de mariage.

Les mariages ou les ordinations de prêtres que nous vivons dans notre entourage, sont toujours dignement célébrées. Nous nous réjouissons toujours, quand nous recevons une invitation à participer à une telle célébration.

Dans l’évangile de ce dimanche, il en est tout autre. En effet, la parabole que nous venons d’entendre laisse même un arrière goût quelque peu amer. Une fête doit avoir lieu, mais aucune joie ne semble se manifester. Les premiers invités ne prennent pas la peine de se déplacer et maltraitent même ceux qui étaient venus les inviter. Et à la fin, une expédition punitive est même entreprise contre eux.

Qu’est-ce donc pour un roi qui organise une telle fête manquée ? Pour saisir le sens de cette parabole, nous devons essayer d’en décrypter le langage imagé utilisé.

Le roi qui invite à la noce, c’est Dieu le Père qui invite qui invite les croyants à entrer dans le Royaume des cieux. Ses messagers, sont les prophètes et les apôtres qu’encore et toujours il envoie. Comme ces envoyés, les prophètes ont eux aussi été rejetés et maltraités par le peuple d’Israël. La destruction de la ville, symbolise ici le châtiment divin.

La dernière invitation est quant à elle totalement ouverte : «Allez aux croisés des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les». Cela signifie que désormais le salut est ouvert à tous. Ce n’est plus seulement aux Juifs que la bonne Nouvelle est destinée mais à tout homme et toute femme de bonne volonté et cela quelle que soit son origine.

Ainsi donc, chers frères et sœurs, cet évangile nous dresse l’image de Dieu, telle que conçue par l’évangéliste Matthieu. L’image de Dieu que nous rencontrons dans cet évangile, peut nous déconcerter quelque peu, car elle nous présente un Dieu à deux visages : le Dieu bon qui invite et le Dieu justicier qui punit.

Ces deux facettes de Dieu nous semblent souvent ne pas correspondre l’une avec l’autre. Dieu doit en effet soit être bon et bienveillant ou alors juste et sévère.

Visiblement, Matthieu nous présente un Dieu que l’on ne peut pas si facilement catégoriser. Le Dieu bon, le juste juge, ces deux aspects correspondent à Dieu, même si nous avons de la peine à le concevoir.

En Jésus Christ, Dieu s’est révélé comme un Dieu proche, un dieu de bonté et de compassion ! Un Dieu avec nous qui accompagne et nous entoure de sa bienveillance. Mais, il est aussi un Dieu juste, devant lequel, les pensées de notre cœur seront révélées.

Cette conception de Dieu peut-être nous apparaît comme trop compliquée. Peut-être même que certains d’entre nous vont se dire : Je ne comprends pas ou ne comprends plus un tel Dieu. Comment puis-je alors croire en un Dieu que je ne comprends pas totalement, qui ne correspond pas à ma conception ?

Le cardinal Journet, émiment théologien fribourgeois disait: «Je ne pourrais pas croire En un Dieu, que moi pauvre humain je comprendrais totalement, je ne pourrai pas croire.» En effet, Dieu est et reste un mystère pour nous humains, et cela est juste ainsi. Que Dieu demeure sous certains aspects mystérieux pour nous, cela ne doit pas nous empêcher de croire en lui et de nous confier en lui. Au contraire, cela devrait nous encourager…

Elie Wieser, un Juif enfermé au camp d’Auschwitz peut nous aider sur chemin de foi et de confiance. À Auschwitz, il a expérimenté dans sa propre chair cet aspect insaisissable de Dieu. Et malgré tout, il n’a cessé de croire en lui. Laissons-lui la parole :

«Dieu séjourne là où on le laisse pénétrer. Son lieu de séjour favori est le cœur faible et vulnérable de l’homme, ce cœur qui souffre, qui se plaint ou qui se tait, ce cœur qui aime et qui est capable à la fois de craindre et d’appeler la justice de Dieu ; c’est-à-dire de reconnaître que Dieu est à la fois sévère et miséricordieux, proche et lointain, Père et Juge…»

Oui, chers frères et sœurs, c’est un Dieu, à la fois exigeant et miséricordieux, proche et lointain, Père et juge, qui nous invite aujourd’hui, comme il le fit par le passé pour les Israélites, au festin des noces de son fils. C’est à nous qu’il propose de partager sa vie divine. Sommes-nous prêts à laisser pénétrer ce Dieu, que nous ne comprenons pas toujours très bien, voulons-nous le laisser pénétrer dans notre cœur faible et vulnérable ?

Laissons-nous interpeller par cette question et rappelons-nous que c’est chaque jour que nous devons nous décider à poursuivre le chemin avec Dieu. Souvent encore, il nous surprendra et nous étonnera ! Sommes-nous pour autant prêts à lui offrir notre foi ? Oserons-nous aujourd’hui faire un pas de plus vers lui ? Allons-nous lui ouvrir notre cœur ? Dans le silence de notre cœur, chacune et chacun de nous est invité à répondre à ces questions !

Is 25, 6-10a / Ph 4, 12-14.19-20 / Mt 22, 1-14