L’amour véritable ne part pas de nous. Il commence toujours par Dieu. Jésus nous rappelle que la Loi s’appuie sur un fondement vivant : la réponse à l’amour du Seigneur qui, le premier, vient nous chercher, nous relever, nous racheter. C’est dans cette relation renouvelée que nous devenons, peu à peu, capables d’un amour authentique pour les autres. Pas une stratégie, pas une morale : une nécessité vitale.
Dans la lecture de l’Ancien Testament : fidélité radicale de Ruth
Le livre de Ruth nous présente un récit touchant, profondément humain, situé à l’époque des juges. Après la mort de son mari, Ruth, une femme étrangère, choisit de rester avec Noémi, sa belle-mère, elle aussi frappée par le deuil.
Noémi l’invite à reprendre sa liberté, à retourner chez les siens. Mais Ruth répond : « Où tu iras, j’irai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu » (Rt 1, 16) Ce choix libre et total marque un tournant : Ruth n’agit pas par devoir mais par amour désintéressé et fidélité. En elle s’annonce déjà la foi des rachetés, de ceux qui, touchés par la bonté, s’attachent sans retour.
Son geste la fait entrer dans l’histoire du salut : elle deviendra l’ancêtre de David, et donc, indirectement, de Jésus.
Dans l’Évangile : aimer Dieu et le prochain comme soi-même
Dans Matthieu 22, un pharisien interroge Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? Jésus répond sans détour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. (…) Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Ce double commandement ne vient pas abolir la Loi, mais en dévoile le sens profond. Toute relation juste — avec Dieu comme avec nos frères — part d’un cœur renouvelé par la miséricorde.
Le Christ ne donne pas une règle extérieure, mais une clé intérieure. Quand Dieu habite notre cœur, aimer devient une évidence : une réponse, un élan, une source.
Vivre comme des rachetés
Dans notre spiritualité de l’Enfant de Bethléem, tout commence par l’amour gratuit du Père. Dieu se fait petit pour nous rejoindre. Il s’abaisse jusqu’à la crèche, puis jusqu’à la croix, pour que nous soyons relevés, purifiés, rendus capables d’aimer. Le chrétien n’est pas d’abord un être parfait. Il est un racheté, un pauvre à qui Dieu a fait grâce. Et c’est cette grâce reçue qui devient source de fidélité, comme chez Ruth.
Aimer Dieu, alors, ce n’est pas cocher une obligation religieuse. C’est respirer à nouveau. C’est répondre à l’amour par l’amour. Et cela se prolonge logiquement dans le service du prochain, où nous retrouvons le Christ caché dans le visage des petits.
Aujourd’hui, choisissons de vivre comme des rachetés. Non par nos forces, mais en laissant l’Esprit Saint raviver en nous le feu de l’amour premier. Mettons-nous à l’école de Ruth, cette humble étrangère devenue figure de la foi. Et recevons de Jésus ce double appel : aimer Dieu de tout notre être, et aimer nos frères avec le même cœur.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
toi qui es venu allumer en nous l’amour du Père,
renouvelle nos cœurs blessés et dispersés.Fais de nous des rachetés conscients de leur grâce,
des pauvres capables d’aimer,
des enfants libres de se donner sans mesure.Apprends-nous à puiser chaque jour
à ton amour brûlant,
pour servir, bénir, et aimer à ton image.Amen.
Références bibliques
- Ruth 1, 1.3-6.14b-16.22
- Matthieu 22, 34-40
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
les pharisiens,
apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens,
se réunirent,
et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus
pour le mettre à l’épreuve :
« Maître, dans la Loi,
quel est le grand commandement ? »
Jésus lui répondit :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur,
de toute ton âme et de tout ton esprit.
Voilà le grand, le premier commandement.
Et le second lui est semblable :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De ces deux commandements dépend toute la Loi,
ainsi que les Prophètes. »
Lire les lectures sur AELF – 22 août 2025.
Pour méditer
- Suis-je conscient d’être un racheté, un être aimé gratuitement par Dieu ?
- Quelle place concrète a l’amour de Dieu dans mes décisions quotidiennes ?
- En quoi l’amour du prochain est-il un miroir fidèle de mon lien avec le Seigneur ?
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