« Augmente en nous la foi ! » (Lc 17,5). Le cri des apôtres est aussi le nôtre. La foi n’est pas seulement une croyance intellectuelle ni un assentiment à des vérités : elle est une confiance vivante, un abandon dans les mains du Père. L’Évangile de ce jour nous révèle que la foi, même toute petite, contient une force immense, parce qu’elle s’appuie sur Dieu et non sur nous.
La fidélité du juste dans l’épreuve (Ha 1,2-3 ; 2,2-4)
Le prophète Habacuc se fait la voix d’un peuple écrasé par la violence et l’injustice. Sa plainte résonne : « Combien de temps, Seigneur, vais-je t’appeler au secours sans que tu entendes ? » (Ha 1,2).
Mais la réponse de Dieu ouvre une perspective nouvelle : « Le juste vivra par sa fidélité » (Ha 2,4).
Même dans la tourmente, la confiance est la clé. Ce verset, repris par saint Paul (Rm 1,17 ; Ga 3,11), devient une pierre d’angle de la foi chrétienne : croire, c’est s’en remettre au Seigneur malgré tout.
Une foi qui déplace l’impossible (Lc 17,5-10)
Les apôtres demandent à Jésus : « Augmente en nous la foi ! » Il leur répond : « Si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à ce sycomore : déracine-toi et va te planter dans la mer, et il vous aurait obéi » (Lc 17,6).
Le contraste est saisissant : le sycomore, arbre solidement enraciné, impossible à déplacer ; et la graine de moutarde, la plus petite des semences. Jésus montre que la foi n’est pas d’abord une question de quantité mais de qualité : une foi minuscule mais vraie peut accomplir l’impossible, car elle s’appuie sur la puissance de Dieu.
Puis vient la parabole du serviteur : après sa tâche, il n’attend pas de reconnaissance mais dit : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir » (Lc 17,10). La foi, loin de nous gonfler d’orgueil, nous enracine dans l’humilité du service.
Le secret des tout-petits de Bethléem
Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem, nous comprenons que la foi est avant tout un abandon confiant. Jésus, petit et pauvre dans la crèche, nous montre que la vraie force est dans la dépendance aimante envers le Père.
La foi n’est pas d’abord une conquête humaine mais un accueil : comme les tout-petits, nous nous recevons de Dieu. Voilà le secret de l’Évangile : celui qui accepte sa petitesse ouvre un espace où Dieu peut tout accomplir.
Aujourd’hui, redisons avec les apôtres : « Seigneur, augmente en nous la foi ! » Demandons la grâce d’une foi humble et filiale, qui ose croire que l’impossible est possible, et qui accepte d’être serviteur inutile mais confiant.
C’est ainsi que nous vivons du secret des tout-petits au cœur de l’Évangile.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
augmente en nous la foi.
Fais grandir en nous une confiance filiale,
forte même dans la faiblesse.
Apprends-nous, comme l’Enfant de Bethléem,
à vivre notre petitesse dans la lumière du Père.
Que notre foi, même minuscule,
soit entre tes mains une source de vie.
Amen.
Références bibliques
- Habacuc 1,2-3 ; 2,2-4
- 2 Timothée 1,6-8.13-14
- Luc 17,5-10
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, les Apôtres dirent au Seigneur :
« Augmente en nous la foi ! »
Le Seigneur répondit :
« Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi.
Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : ‘Viens vite prendre place à table’ ?
Ne lui dira-t-il pas plutôt : ‘Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour’ ?
Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ?
De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites :
‘Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.’ »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 5 octobre 2025.
Pour méditer
- Quels sont les sycomores que nous croyons indéracinables dans nos vies ?
- Qu’est-ce qui nous empêche parfois de vivre la foi comme confiance et abandon ?
- Comment l’exemple de l’Enfant de Bethléem nous enseigne-t-il le secret des tout-petits ?
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