CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Juil 16

Deux visites surprises

Lectures du dimanche 17 juillet 2022

«Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur.» (Gn 18, 3)

Nous avons tous vécus l’expérience de recevoir quelqu’un en visite. Un tel événement ne s’improvise pas mais implique de grands préparatifs : dresser un menu, faire le marché en conséquence, préparer les plats à l’avance, sans oublier de faire le ménage d’un bout à l’autre de la maison. C’est dans la mesure où nous prévoyons ces tâches à réaliser que nous sommes moins stressés à la dernière minute. Ainsi, nous sommes plus disposés à accueillir ceux et celles qui se présentent chez nous. Par contre, lorsque quelqu’un s’annonce à l’improviste, cela peut nous rendre mal à l’aise, car nous n’avons pas le temps de nous préparer. Dans une telle situation, nous pouvons facilement nous sentir anxieux ou pressés car nous ne sommes pas disponibles comme nous aimerions l’être.

Dans les lectures de ce dimanche, ce sont justement des situations de visites inattendues qui nous sont présentées. Dans la première lecture du livre de la Genèse, Abraham reçoit la visite surprise de trois mystérieux personnages qui symbolisent la présence même de Dieu. Abraham et Sara s’affairent aussitôt aux préparatifs du repas d’accueil, geste important chez les peuples nomades. Toutefois, en s’affairant ainsi, les deux hôtes risquent d’oublier la présence des visiteurs. Or, dans toute cette agitation, Dieu leur annonce qu’ils auront un fils.

L’évangile d’aujourd’hui nous narre l’épisode bien connu de la visite de Jésus à Marthe et Marie. Cet évangile a longtemps été considéré comme la source de deux types de vocations dites religieuses. Marie au pied de la croix symboliserait la vocation à la vie contemplative, tandis que Marthe, sortant de sa cuisine, correspondrait quant à elle à la vocation active ou apostolique. Selon cette interprétation, les ordres monastiques auraient choisi la meilleure part par rapport aux congrégations apostoliques. Toutefois, cette distinction catégorique est peut-être un peu trop rapide et donc quelque peu superficielle.

En effet, la meilleure part consiste bien à écouter Jésus, mais nous devons l’écouter dans l’action comme dans la contemplation. En effet, Jésus ne reproche pas à Marthe de s’affairer aux affaires de la maison, car servir est une manière authentique d’être disciple, mais de ne pas l’écouter assez et ainsi de ne pas comprendre le choix de sa sœur.

Jésus nous invite donc à respecter le tempérament de chacune et de chacun. Certains sont faits pour la contemplation et d’autres pour l’action. L’essentiel, quelle que soit notre vocation, c’est de savoir s’arrêter pour écouter Jésus : sa voix guidera alors notre action. Ainsi, nous sommes tous invités à être ou à devenir des contemplactifs, c’est-à-dire des hommes et des femmes qui orientent leur vie et leur action, à partir de la contemplation et de l’écoute de la voix du Seigneur.

Gn 18, 1-10a / Col 1, 24-28 / Lc 10, 38-42