La Parole de Dieu est une semence offerte à tous. Mais elle ne porte du fruit que dans la terre qui l’accueille avec foi, humilité et constance. Aujourd’hui, la liturgie nous invite à creuser notre désir de fidélité, pour que le don de Dieu ne soit pas vain.
« Jusqu’à la manifestation de Jésus Christ »
Dans la première lecture (1 Tm 6, 13-16), saint Paul exhorte Timothée à garder le commandement du Seigneur « jusqu’à la manifestation de Jésus Christ ». L’accent est mis sur la fidélité persévérante, sur une vie droite, vécue devant Dieu, « le seul Souverain, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le seul qui possède l’immortalité ».
Cette exhortation prend place dans un contexte de transmission de foi, où Paul, à la fin de sa vie, veut affermir son disciple dans un engagement durable. Le ton est solennel : la fidélité est une réponse d’amour à la grandeur de Dieu, qui seul donne sens à notre vie.
La parabole du semeur
L’Évangile selon saint Luc (Lc 8, 4-15) présente la parabole du semeur, une des plus célèbres de Jésus. La scène est simple : un semeur sème abondamment, et les grains tombent en différents lieux — au bord du chemin, sur les pierres, parmi les ronces, et dans la bonne terre.
Jésus en donne lui-même l’interprétation à ses disciples :
- Le bord du chemin : ce sont ceux qui entendent la Parole, mais le diable l’enlève de leur cœur avant qu’elle ne pénètre.
- Les pierres : ceux qui accueillent avec joie, mais sans racine ni constance.
- Les ronces : ceux qui entendent, mais sont étouffés par les soucis, la richesse, les plaisirs.
- La bonne terre : ceux qui accueillent la Parole dans un cœur bon et généreux, la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.
Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem
La parabole est limpide, mais aussi exigeante. Elle nous rappelle que le Royaume ne s’impose pas de force. Dieu sème généreusement — partout. Mais tout dépend de l’état de notre cœur.
Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem, nous comprenons que ce cœur bon et généreux n’est pas le fruit d’un effort héroïque, mais d’une disposition d’humilité, d’une ouverture simple à Dieu, comme celle d’un enfant. La spiritualité de Bethléem nous apprend à laisser Dieu faire en nous ce que nous ne pouvons pas produire seuls : la croissance intérieure, la transformation, le fruit de l’amour.
La persévérance mentionnée par Luc est centrale. C’est elle qui distingue la bonne terre. La foi ne consiste pas à ressentir toujours la ferveur, mais à rester fidèle, même quand la Parole semble aride, quand l’épreuve vient, quand les ronces nous pressent. La bonne terre, c’est le cœur qui tient, comme Marie qui gardait toutes choses en son cœur.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Toi le Semeur venu du ciel,
dépose en nous ta Parole vivante.
Fais de notre cœur une terre pauvre mais ouverte,
une terre douce mais profonde,
où ton amour puisse germer, croître, et porter du fruit.
Donne-nous la fidélité des saints,
et la patience de Marie,
afin que nous devenions, par ta grâce,
des témoins de vie éternelle.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
comme une grande foule se rassemblait,
et que de chaque ville on venait vers Jésus,
il dit dans une parabole :
« Le semeur sortit pour semer la semence,
et comme il semait, il en tomba au bord du chemin.
Les passants la piétinèrent,
et les oiseaux du ciel mangèrent tout.
Il en tomba aussi dans les pierres,
elle poussa et elle sécha parce qu’elle n’avait pas d’humidité.
Il en tomba aussi au milieu des ronces,
et les ronces, en poussant avec elle, l’étouffèrent.
Il en tomba enfin dans la bonne terre,
elle poussa et elle donna du fruit au centuple. »
Disant cela, il éleva la voix :
« Celui qui a des oreilles pour entendre,
qu’il entende ! »
Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole.
Il leur déclara :
« À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu,
mais les autres n’ont que les paraboles.
Ainsi, comme il est écrit :
Ils regardent sans regarder,
ils entendent sans comprendre.
Voici ce que signifie la parabole.
La semence, c’est la parole de Dieu.
Il y a ceux qui sont au bord du chemin :
ceux-là ont entendu ;
puis le diable survient
et il enlève de leur cœur la Parole,
pour les empêcher de croire et d’être sauvés.
Il y a ceux qui sont dans les pierres :
lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ;
mais ils n’ont pas de racines,
ils croient pour un moment
et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent.
Ce qui est tombé dans les ronces,
ce sont les gens qui ont entendu,
mais qui sont étouffés, chemin faisant,
par les soucis, la richesse
et les plaisirs de la vie,
et ne parviennent pas à maturité.
Et ce qui est tombé dans la bonne terre,
ce sont les gens qui ont entendu la Parole
dans un cœur bon et généreux,
qui la retiennent
et portent du fruit par leur persévérance. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 20 septembre 2025.
Références bibliques
- 1 Tm 6, 13-16
- Lc 8, 4-15
Pour méditer
- Quelle place donne-t-on à la Parole de Dieu dans notre vie quotidienne ? Est-elle accueillie avec constance ou négligée dans la dispersion ?
- Quels sont les cailloux, les ronces ou les oiseaux qui, aujourd’hui, menacent la fécondité de cette Parole en nous ?
- Comment pouvons-nous, dans la simplicité de l’Enfant de Bethléem, devenir une terre ouverte, fidèle et patiente ?
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