La fête du Rosaire nous ramène à un paradoxe : jadis célébrée comme mémoire d’un triomphe guerrier à Lépante, elle est aujourd’hui surtout une invitation à la prière humble et confiante, accessible aux plus simples. Avec Marie, la Mère de Jésus, nous apprenons à méditer les mystères du Christ dans la simplicité d’un chapelet récité comme une litanie d’amour.
La fidélité des humbles (Ba 4,5-12.27-29)
Le prophète Baruch s’adresse à un peuple éprouvé par l’exil. Il rappelle la souffrance, mais aussi l’espérance : « Courage, mes enfants, criez vers Dieu ; il vous délivrera de l’emprise et de la main de vos ennemis » (Ba 4,27). La fidélité et la confiance dans l’épreuve ouvrent déjà un chemin de salut.
Ce cri de foi des petits, des humiliés et des exilés rejoint le Rosaire : une prière qui n’exige pas de grands discours, mais un cœur humble qui répète sans se lasser : « Je vous salue Marie… ».
Marie, école de l’écoute (Lc 10,38-42)
L’Évangile met en scène Marthe et Marie. Marthe s’agite pour préparer, tandis que Marie s’assoit aux pieds de Jésus pour écouter sa parole.
Jésus déclare : « Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » (Lc 10,42).
Le Rosaire est une école de cette écoute : en récitant les « Je vous salue Marie », nous nous mettons nous aussi aux pieds du Seigneur, avec Marie, pour contempler le mystère de sa vie, de sa mort et de sa résurrection.
Le Rosaire dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem
Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem, le Rosaire prend toute sa force : comme l’enfant dans la crèche, il est une prière humble, pauvre, répétitive, mais féconde. Loin des grandes démonstrations de force, il nous rappelle que la vraie victoire est celle de l’amour offert, de la fidélité des petits, de la confiance mise en Dieu.
Chaque Ave Maria devient comme une caresse spirituelle qui enveloppe le mystère du Christ. Comme l’Enfant de Bethléem, la prière du Rosaire semble fragile et insignifiante, mais elle porte une puissance cachée qui transforme le monde.
Aujourd’hui, prenons le chapelet dans nos mains, comme une corde qui nous relie au ciel. Avec Marie, méditons les mystères du Christ. Et comme elle, choisissons « la meilleure part » : écouter et garder la Parole de Dieu dans notre cœur.
Prière du jour
Marie, Notre-Dame du Rosaire,
apprends-nous la simplicité de ton regard
et la patience de ta prière.
Fais de notre vie un Rosaire vivant,
où chaque geste, chaque parole, chaque silence
devienne une perle d’amour offerte à ton Fils.
Avec toi, nous voulons apprendre
la confiance des petits de Bethléem.
Amen.
Références bibliques
- Baruch 4,5-12.27-29
- Luc 10,38-42
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus entra dans un village.
Une femme nommée Marthe le reçut.
Elle avait une sœur appelée Marie
qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur,
écoutait sa parole.
Quant à Marthe, elle était accaparée
par les multiples occupations du service.
Elle intervint et dit :
« Seigneur, cela ne te fait rien
que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ?
Dis-lui donc de m’aider. »
Le Seigneur lui répondit :
« Marthe, Marthe,
tu te donnes du souci et tu t’agites
pour bien des choses.
Une seule est nécessaire.
Marie a choisi la meilleure part,
elle ne lui sera pas enlevée. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 7 octobre 2025.
Pour méditer
- Qu’est-ce qui nous empêche parfois de choisir « la meilleure part » ?
- Comment le Rosaire peut-il devenir pour nous une école d’écoute et de contemplation ?
- Comment l’exemple de Marie et de l’Enfant de Bethléem nous aide-t-il à redécouvrir la puissance de la prière simple et confiante ?
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