Lectures du mercredi 15 février 2023
«Vers le soir, la colombe revint, et voici qu’il y avait dans son bec un rameau d’olivier tout frais ! Noé comprit ainsi que les eaux avaient baissé sur la terre. Il attendit encore sept autres jours et lâcha la colombe, qui, cette fois-ci, ne revint plus vers lui.» (Gn 8, 11-12)
Le miracle rapporté dans l‘Évangile selon saint Marc a quelque chose d’inhabituel. On dirait que Jésus manque son coup, au qu’il doit se reprendre. C’est un peu la même chose pour Noé. Son premier essai avec la colombe n’est pas concluant, il doit recommencer. Ces aspects de recommencement ne font pas vraiment pas partie de notre image de Dieu. Nous avons l’impression que Dieu, parce qu’il est puissant, ne peut pas rater son coup; tout ce qu’il fait il le fait bien, tout de suite. La conception que nous avons de la puissance de Dieu est, en fait, le résultat de nos propres rêves de puissance. Nous rêvons, à certaines heures, de pouvoir accomplir des actions d’éclat instantanément, alors que la toute-puissance de Dieu intègre le cheminement par étapes.
Toute l’histoire du salut en est la preuve. C’est progressivement, étape par étape, que Dieu a préparé l’arrivée de son Fils et la réalisation de son plan de salut. Si Dieu agit ainsi, c’est pour respecter la nature humaine. On parle souvent de la pédagogie de Dieu, de sa manière adaptée de nous faire avancer vers l’épanouissement total de notre condition d’enfants de Dieu.
Et cette attitude devrait nous apprendre à être patients avec nous-mêmes. Combien de fois nous décourageons-nous de n’être pas à la hauteur de nos rêves de croyants et de croyantes ? Pourtant, ce n’est pas ce que Dieu attend de nous. Nos rêves, si beaux soient-ils, ne sont pas les siens. Il sait, lui, que l’erreur, les abandons, les reprises, font partie du cheminement normal de toute personne.
Gn 8, 6-13.20-22 / Mc 8, 22-26
Comments are closed.