Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Déc 19
Justice féconde — quand Dieu fait naître la vie là où le cœur demeure juste

Justice féconde — quand Dieu fait naître la vie là où le cœur demeure juste

Le passage de Dieu dans une vie ne laisse jamais les choses stériles. Là où l’homme voit des limites, des âges avancés, des impossibilités, Dieu ouvre des commencements. En ces jours d’Avent, la Parole de Dieu nous révèle que la véritable fécondité naît d’un cœur ajusté à Dieu, disponible à son œuvre de vie.

Les lectures de ce jour nous ramènent à une constante de l’histoire biblique : Dieu aime faire surgir la vie là où elle paraît impossible. Le livre des Juges nous présente Manoah et son épouse, marqués par la stérilité. Dans la culture biblique, cette épreuve est lourde, humiliante, presque synonyme de mort et de rupture de l’alliance. Être stérile, c’est voir s’interrompre la promesse faite à Abraham : une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel.

Et pourtant, Dieu intervient. Il promet un fils, Samson, à travers lequel sa force se manifestera. Comme pour Abraham et Sarah, comme pour tant d’autres, la stérilité n’est pas un obstacle pour Dieu. Elle devient même le lieu privilégié où se révèle sa puissance créatrice. Ces récits nous redisent avec force que rien n’est impossible à Dieu (cf. Jg 13,24).

L’Évangile selon saint Luc nous conduit au Temple de Jérusalem, auprès de Zacharie. Lui et sa femme aussi sont marqués par la stérilité et par le poids des années. Mais l’évangéliste prend soin de poser un regard essentiel sur leur vie : « Ils étaient l’un et l’autre des justes devant Dieu » (Lc 1,6).

Avant toute intervention miraculeuse, Luc souligne leur manière de vivre : fidélité, prière, persévérance. C’est dans ce terreau de justice humble que la Parole de Dieu peut germer. Lorsque l’ange Gabriel annonce la naissance de Jean, il ne vient pas seulement lever une stérilité biologique ; il révèle une fécondité déjà à l’œuvre dans leur cœur.

Jean ne naîtra pas pour eux seuls. Il sera donné pour préparer un peuple bien disposé, pour ramener les cœurs vers Dieu, pour ouvrir un chemin. La justice vécue dans le secret devient féconde pour toute une communauté. Ces textes nous conduisent plus loin encore. Ils nous révèlent que la véritable stérilité n’est pas d’abord celle du corps, mais celle du cœur. Un cœur fermé, autosuffisant, distrait de Dieu, devient incapable d’accueillir la vie nouvelle.

À l’inverse, la fécondité spirituelle se prépare dans une vie juste, attentive, priante. Zacharie et Élisabeth n’ont pas forcé l’intervention de Dieu. Ils ont simplement vécu devant Lui, jour après jour, dans la fidélité. La justice biblique n’est pas une perfection morale rigide ; elle est une relation droite, confiante, persévérante avec Dieu.

Dans la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, cette vérité est centrale. Dieu ne fait pas naître la vie nouvelle dans le bruit ou la puissance, mais dans la simplicité des cœurs disponibles. Avant que Jean-Baptiste ne paraisse, avant que Jésus ne naisse, il y a des vies silencieuses, fidèles, qui consentent à ne pas se fermer malgré l’épreuve.

En ces jours d’Avent, la Parole de Dieu nous interroge doucement : savons-nous reconnaître dans notre vie ces petites semences de vie que Dieu dépose déjà ? Luttons-nous contre la stérilité du cœur, contre le découragement, contre l’habitude qui éteint l’espérance ? Si nous désirons que notre vie soit féconde, il nous faut, comme Zacharie et Élisabeth, choisir de vivre comme des justes devant Dieu : dans la prière, dans l’écoute, dans une confiance patiente. Dieu continue aujourd’hui encore de faire naître la vie là où nous consentons à Lui laisser la place.

Prière du jour

Enfant de Bethléem,
toi qui fais jaillir la vie là où tout semblait fermé,
visite nos stérilités intérieures.
Purifie nos cœurs, rends-les disponibles à ton œuvre.
Apprends-nous la justice humble
qui prépare la fécondité véritable.
Que nos vies, même fragiles,
deviennent un lieu où ta promesse peut naître.
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Il y avait, au temps d’Hérode le Grand, roi de Judée,
un prêtre du groupe d’Abia, nommé Zacharie.
Sa femme aussi était descendante d’Aaron ;
elle s’appelait Élisabeth.
    Ils étaient l’un et l’autre des justes devant Dieu :
ils suivaient tous les commandements et les préceptes du Seigneur
de façon irréprochable.
    Ils n’avaient pas d’enfant, car Élisabeth était stérile
et, de plus, ils étaient l’un et l’autre avancés en âge.

    Or, tandis que Zacharie,
durant la période attribuée aux prêtres de son groupe,
assurait le service du culte devant Dieu,
    il fut désigné par le sort, suivant l’usage des prêtres,
pour aller offrir l’encens dans le sanctuaire du Seigneur.
    Toute la multitude du peuple était en prière au dehors
à l’heure de l’offrande de l’encens.
    L’ange du Seigneur lui apparut,
debout à droite de l’autel de l’encens.
    À sa vue, Zacharie fut bouleversé
et la crainte le saisit.
    L’ange lui dit :
« Sois sans crainte, Zacharie,
car ta supplication a été exaucée :
ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils,
et tu lui donneras le nom de Jean.
    Tu seras dans la joie et l’allégresse,
et beaucoup se réjouiront de sa naissance,
    car il sera grand devant le Seigneur.
Il ne boira pas de vin ni de boisson forte,
et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère ;
    il fera revenir de nombreux fils d’Israël
au Seigneur leur Dieu ;
    il marchera devant, en présence du Seigneur,
avec l’esprit et la puissance du prophète Élie,
pour faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants,
ramener les rebelles à la sagesse des justes,
et préparer au Seigneur un peuple bien disposé. »
    Alors Zacharie dit à l’ange :
« Comment vais-je savoir que cela arrivera ?
Moi, en effet, je suis un vieillard
et ma femme est avancée en âge. »
    L’ange lui répondit :
« Je suis Gabriel
et je me tiens en présence de Dieu.
J’ai été envoyé pour te parler
et pour t’annoncer cette bonne nouvelle.
    Mais voici que tu seras réduit au silence
et, jusqu’au jour où cela se réalisera,
tu ne pourras plus parler,
parce que tu n’as pas cru à mes paroles ;
celles-ci s’accompliront en leur temps. »

    Le peuple attendait Zacharie
et s’étonnait qu’il s’attarde dans le sanctuaire.
    Quand il sortit, il ne pouvait pas leur parler,
et ils comprirent que, dans le sanctuaire, il avait eu une vision.
Il leur faisait des signes et restait muet.
    Lorsqu’il eut achevé son temps de service liturgique,
il repartit chez lui.
    Quelque temps plus tard, sa femme Élisabeth conçut un enfant.
Pendant cinq mois, elle garda le secret.
Elle se disait :
    « Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi,
en ces jours où il a posé son regard pour effacer
ce qui était ma honte devant les hommes. »


Références bibliques

  • Jg 13, 2-7.24-25a
  • Lc 1, 5-25