Lectures du dimanche 24 octobre 2021
«“Confiance, lève-toi ; il t’appelle.” L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.» (Mc 10, 49-50)
Sans doute cet aveugle au bord de la route, à la sortie de Jéricho, qui crie vers le Seigneur, est un des personnages les plus émouvants et les plus évocateurs de l’Évangile. Il ne connaît pas Jésus, mais il lance vers lui une prière vibrante : la prière du pauvre, du pêcheur, de celui qui sait qu’il ne peut rien et qui attend tout de Jésus. Cette prière, tout un chacun doit la redire avec conviction : «Jésus, fils de David, aie pitié de moi !» (Mc 10, 47 et 48)
En réalité, cet homme anonyme, dont les yeux sont sans vie, possède cependant un bien inestimable : la lumière de la foi, alors que tant d’autres ont des yeux et ne voient pas. Dans le récit que nous venons d’entendre, Jésus quitte Jéricho, ville située non loin du Jourdain, pour prendre définitivement le chemin de Jérusalem où va se dérouler le drame de la Passion. À ce moment précis, les choix sont faits. Bien des hommes, notamment les scribes et les pharisiens, n’ont pas voulu croire en Jésus, en sa messianité. D’autres l’ont suivi, tels les apôtres mais leur foi est encore bien fragile et leurs yeux restent fermés sur le mystère du Messie souffrant.
Or voici que l’aveugle Bartimée s’adresse à Jésus en l’appelant “fils de David”. Il exprimé par là sa foi en sa messianité, car le titre de fils de David s’appliquait au messie. Les gens de son entourage ont beau vouloir le faire taire : il n’en démord pas et crie plus fort encore… Et Jésus répond à son appel en lui rendant la vue.
L’évangéliste Marc voit manifestement dans l’aveugle Bartimée le type du vrai croyant. En effet, négligeant les reproches de la foule, il appelle Jésus à l’aide et s’élance vers lui dès que le Christ lui signifie de s’approcher. Et lorsque sa guérison est effective, il suit Jésus comme un disciple sur la route de la Passion. Or c’est justement ce que Jésus n’a cessé de réclamer des siens : la foi, la volonté de se compromettre pour lui, jusqu’à la croix.
«Ta foi t’a sauvé !» (Mc 10, 52) voilà l’affirmation centrale du récit. La foi apporte une lumière indispensable au salut. Vous savez bien que si vous vous réveillez au milieu de la nuit, vous aurez beau ouvrir les yeux : vous ne verrez rien ! Il est d’abord nécessaire d’allumer une lampe, de faire de la lumière. Et bien, dans le domaine spirituel, nous avons aussi nos cécités, et la foi est la lumière qui nous éclaire. Elle est un don de Dieu qui permet de reconnaître sa présence et son action dans nos vies et dans le monde.
Jr 31, 7-9 / He 5, 1-6 / Mc 10, 46b-52
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