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CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Sep 06
Le Sabbat pour l’homme : un chemin de miséricorde et de liberté

Le Sabbat pour l’homme : un chemin de miséricorde et de liberté

Dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous invite à repenser notre rapport à la Loi : non pas comme un carcan, mais comme un don pour notre bien. Le sabbat, institué comme jour de repos, devient ici un signe profond de la liberté humaine restaurée par Dieu. Face aux pharisiens, Jésus révèle la véritable intention de la Loi : servir la vie.

Une invitation à demeurer fermes dans la foi

Saint Paul, dans son exhortation aux Colossiens, rappelle le grand mouvement de réconciliation opéré par le Christ : « Vous étiez jadis étrangers à Dieu… mais maintenant, Dieu vous a réconciliés avec lui. » (Col 1, 21-22). Cette transformation du cœur et de la vie, Paul l’enracine dans la fidélité à l’Évangile. Ce n’est pas une fidélité légaliste, mais une adhésion vivante, joyeuse, persévérante au Christ, source de paix et d’unité.

Paul encourage à tenir bon dans cette foi, à ne pas céder à l’agitation ni à la tentation d’un retour à des pratiques qui oublient la primauté de la miséricorde. Ce message rejoint pleinement le cœur de l’Évangile d’aujourd’hui.

Jésus recentre le sens du sabbat

Alors que Jésus et ses disciples traversent des champs un jour de sabbat, les pharisiens l’interpellent : ses compagnons enfreindraient la Loi en arrachant des épis pour se nourrir. Jésus répond en évoquant un autre épisode biblique : David, poussé par la faim, a mangé les pains réservés aux prêtres (cf. 1 S 21, 2-7).

En citant cet exemple, Jésus ne rejette pas la Loi, mais il en montre l’esprit profond. Le sabbat est fait pour l’homme, non l’homme pour le sabbat. La faim, la souffrance, la misère humaine ne doivent jamais être sacrifiées au nom d’une règle. Jésus déclare alors : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. » (Lc 6, 5). En lui, la Loi retrouve sa vraie lumière : elle est faite pour libérer, pas pour accuser.

Le sabbat comme signe d’alliance et d’espérance

Dans la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, nous contemplons un Dieu qui vient habiter notre quotidien avec tendresse. Le sabbat, ce jour de repos et de présence divine, nous renvoie à la crèche : Dieu qui se fait proche, qui nous rejoint dans nos fatigues.

Respecter le sabbat dans l’esprit du Christ, c’est reconnaître que la miséricorde prévaut sur la règle, que l’amour passe avant l’ordre établi. C’est croire qu’un geste de bonté accompli au nom de Dieu vaut plus que toute observance formelle.

Ce que Jésus vit ici est une pédagogie du cœur : il nous apprend à discerner, à voir l’urgence humaine comme un appel à agir dans l’amour. Là est la vraie sainteté.

Aujourd’hui encore, nous sommes tentés de juger selon l’apparence ou de nous cacher derrière des prescriptions religieuses. L’Évangile nous appelle à aller plus loin : à vivre une foi incarnée, audacieuse, nourrie d’amour et de compassion.

Prenons du temps pour Dieu, oui. Mais sachons aussi que tout moment où nous servons, où nous écoutons, où nous guérissons est un sabbat. Laissons le Christ redonner souffle à nos engagements. Et souvenons-nous : la Loi la plus haute, c’est celle de l’amour.

Prière du jour

Seigneur Jésus,
Toi, le maître du sabbat,
ouvre nos cœurs à la vraie liberté.
Fais-nous comprendre que le repos que tu nous proposes
n’est pas inertie mais disponibilité,
pas enfermement mais accueil du frère.
Accorde-nous de marcher dans la lumière de ta miséricorde.
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ;
ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient,
après les avoir froissés dans leurs mains.
    Quelques pharisiens dirent alors :
« Pourquoi faites-vous
ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? »
    Jésus leur répondit :
« N’avez-vous pas lu ce que fit David
un jour qu’il eut faim,
lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?
    Il entra dans la maison de Dieu,
prit les pains de l’offrande, en mangea
et en donna à ceux qui l’accompagnaient,
alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. »
    Il leur disait encore :
« Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 6 septembre 2025.

 


Références bibliques

  • Col 1, 21-23
  • Lc 6, 1-5

 

Pour méditer

  • Savons-nous faire passer l’humain avant nos principes ?
  • Quelle est notre manière de vivre les temps « mis à part » pour Dieu ?
  • En quoi le Christ m’apprend-il à discerner ce qui est juste et bon ?