Étoile de Bethléem SMB
Missionnaires suisses
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Nov 11

Le Seigneur vient ! 

Lectures du dimanche 12 novembre 2023

« Voici l’époux, sortez à sa rencontre » (Mt 25, 1-13)

La parabole que nous venons d’entendre est l’une des plus célèbres. Elle orne le porche de presque toutes les cathédrales. Pourquoi cette popularité ? Peut-être à cause de son mélange de crainte et d’espérance, de joie et de tristesse, de sagesse et d’insouciance, tellement à l’image de notre vie où se côtoient souvent le pire et le meilleur.

En Palestine, au temps de Jésus, le mariage se préparait par plusieurs soirées de réjouissances durant lesquelles les futurs époux festoyaient séparément : le fiancé escorté de jeunes gens, la fiancée au milieu de ses compagnes. Les deux groupes ne se rencontraient que le soir du dernier jour, où avait lieu le repas de noces.

Dans sa parabole, Jésus n’a pas retenu tous les éléments de la fête mais simplement l’histoire de dix jeunes filles qui attendent un époux pour l’escorter et l’éclairer lors de son entrée dans la salle du festin. Ce dernier tardant à venir, les jeunes filles s’endorment, et lorsque soudain l’époux arrive, il n’y a que les cinq vierges prévoyantes qui sont admises à entrer dans la salle, alors que les autres en sont exclues.

Le récit de l’Évangile est donc agencé de manière à faire ressortir un point précis : la nécessité pour chacun d’être prêt pour la rencontre avec Dieu. Car le Seigneur vient ! Ce n’est pas une hypothèse, une possibilité, mais bien la réalité évidente de notre avenir.

D’autre part, sa venue sera soudaine : c’est le deuxième aspect de l’aventure de ces dix vierges. Alors qu’elles sont endormies, un cri retentit : voici l’époux ! C’est comme une mise en garde : il est absurde d’imaginer qu’on aura tout le temps de se préparer. Il faut être prêt !

Être prêt signifie qu’on a fait le nécessaire pour se préparer. La parabole ne blâme pas les jeunes filles d’avoir dormi, mais de n’avoir pas prévu une quantité suffisante d’huile. En transposant sur le plan de la vie chrétienne, on peut dire que l’attente de Dieu ne s’accommode pas de la négligence, du peu de préparation, de l’étourderie. Nous devons garder notre bonne volonté en éveil pour accueillir le Seigneur, nous devons vivre avec la volonté d’accomplir au mieux notre devoir.

Être prêt signifie aussi compter sur sa propre responsabilité, et non simplement s’en remettre aux autres. Les jeunes filles étourdies avaient sans doute pensé qu’elles sauraient se débrouiller en demandant à leurs compagnes de les dépanner. Or, il existe un niveau de notre être où nous sommes seuls responsables de nous-mêmes. Personne ne peut nous donner la foi, l’espérance et la charité que nous aurions négligées.

Certes, nous bénéficions de la solidarité de l’Église et nous trouvons aide dans la Communion des Saints, mais cela ne remplace pas notre propre responsabilité.

« Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ».

Cette parole de Jésus n’est pas une parole de menace mais une parole de sagesse. Elle nous invite à mettre plus d’ordre dans notre vie. En premier : ce qui doit être à la première place. En second : ce qui vient après ce qui est premier. À tout de suite, l’important. À plus tard, le secondaire !

Quant à l’enjeu de notre effort de fidélité, il est considérable. En effet, la conclusion de la parabole est redoutable : « En vérité, je vous le dis, je ne vous connais pas ». Autant on se réjouit de l’entrée des vierges prévoyantes dans la salle de fête, autant on s’effraie de l’exclusion de celles qui arrivent trop tard.

Il existe donc un « trop tard » qui pèse sur la destinée humaine.

Sg 6, 12-16 / 1 Th 4, 13-18 / Mt 25, 1-13