La liturgie d’aujourd’hui nous offre les ultimes lignes de l’évangile de Jean et des Actes des Apôtres. Deux fins, deux commencements. Paul arrive à Rome, cœur du monde antique. Pierre, lui, reçoit une parole finale du Christ : « Toi, suis-moi ! » Une invitation exigeante, directe, et toujours actuelle. Suivre le Christ, sans se disperser, ni se comparer. Une vocation, une mission : la tienne, la mienne. C’est à cela que nous sommes appelés.
« Toi, suis-moi ! » (Jn 21, 22)
Une conclusion lumineuse à deux voix
Nous refermons aujourd’hui les deux livres qui ont accompagné tout notre temps pascal :
– Les Actes des Apôtres s’achèvent sur la prédication de Paul à Rome, cœur du pouvoir impérial.
– L’Évangile de Jean se clôt sur l’instruction finale de Jésus à Pierre : une parole sobre mais décisive. « Suis-moi. »
Cette parole vient après le triple dialogue d’amour où Pierre a confirmé son attachement au Christ. Elle le recentre sur l’essentiel : ne pas se laisser distraire par ce que vivent les autres, mais demeurer fidèle à son propre appel.
Une invitation à la concentration intérieure
Pierre a une réaction très humaine : il se retourne pour regarder le disciple bien-aimé et s’interroge sur sa destinée.
Jésus lui répond fermement, en substance : « Ce n’est pas ton affaire. Toi, suis-moi. »
Autrement dit : reste dans ton axe, reste connecté à ton appel. Ne perds pas d’énergie à comparer, observer ou juger les autres. Ce n’est ni ton rôle ni ton urgence.
Vivre sa vocation pleinement
À travers cette scène, l’Évangile nous enseigne une leçon précieuse : chacun est appelé à marcher derrière le Christ, dans une fidélité concrète à sa vocation personnelle. Il ne s’agit pas d’imiter ou de contrôler les autres, mais d’entrer dans sa propre route de sainteté.
Le monde a besoin de disciples concentrés, enracinés dans leur appel. Plus que jamais, l’Église a besoin de témoins qui vivent leur vocation avec simplicité, fermeté et persévérance.
Que chacun donne ce qu’il a reçu, sans jalousie ni dispersion.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
tu m’appelles à te suivre,
non pas à suivre les autres,
ni à me perdre dans les comparaisons.
Aide-moi à être fidèle à l’appel que tu m’as adressé,
à m’y engager de tout cœur,
et à marcher humblement derrière toi,
là où tu me mènes.
Amen.
Références bibliques
- Ac 28, 16-20.30-31
- Jn 21, 20-25
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus venait de dire à Pierre : « Suis-moi. »
S’étant retourné, Pierre aperçoit, marchant à leur suite,
le disciple que Jésus aimait.
C’est lui qui, pendant le repas,
s’était penché sur la poitrine de Jésus
pour lui dire :
« Seigneur, quel est celui qui va te livrer ? »
Pierre, voyant donc ce disciple, dit à Jésus :
« Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? »
Jésus lui répond :
« Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne,
que t’importe ?
Toi, suis-moi. »
Le bruit courut donc parmi les frères
que ce disciple ne mourrait pas.
Or, Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait pas,
mais :
« Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne,
que t’importe ? »
C’est ce disciple qui témoigne de ces choses
et qui les a écrites,
et nous savons que son témoignage est vrai.
Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ;
et s’il fallait écrire chacune d’elles,
je pense que le monde entier ne suffirait pas
pour contenir les livres que l’on écrirait.
Pour lire les lectures du jour : AELF – 7 juin 2025.
Pour méditer
- Suis-je parfois tenté de regarder le chemin des autres plutôt que de m’engager pleinement dans le mien ?
- Qu’est-ce qui pourrait m’empêcher de suivre le Christ sans détour ?
- Ma vocation me remplit-elle de paix ou de confusion ? Pourquoi ?
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