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Lectures du vendredi 15 juillet 2022

«Oui, tu me guériras, tu me feras vivre : voici que mon amertume se change en paix.» (Is 38, 16-17)

Régulièrement, une fois l’an, nous en faisons l’expérience : un beau samedi soir d’octobre, toutes les horloges sont reculées. Soixante longues minutes de sommeil de plus s’offrent alors à nous, mais nous ne sommes pas dupes : le lendemain matin, la lumière n’est pas la même, le soleil, lui, n’a pas reculé sa montre ! Il faudrait pour cela un bouleversement des lois physiques.

Isaïe dans la lecture d’aujourd’hui nous raconte quelque chose de semblable. Pour Dieu, il est toujours temps de “reculer sa montre”. Il semble que l’heure de la mort du juste roi Ezékias ait sonné, mais dans sa miséricorde attentive à la prière de l’affligé, Dieu déjoue le temps et accorde quinze années de vie supplémentaire à Ezékias. Dieu n’est pas un automate mais possède un cœur passionné pour les hommes, dont il est attentif aux désirs et aux besoins !

L’évangile d’aujourd’hui délivre un message similaire avec l’épisode des épis arrachés qui inaugure une série de controverses entre Jésus et les pharisiens. Elles témoignent des oppositions que Jésus a rencontrées, mais visent en même temps à dévoiler de nouveaux aspects de la mission et de la personne du Sauveur : Jésus est plus grand que le Temple et il est maître du sabbat. Jésus ne remet pas en cause la loi du sabbat, ni les pratiques cultuelles des prêtres dans le Temple, mais il déplore une interprétation trop rigoriste et littérale de la loi de la part des pharisiens, esclaves de la lettre au détriment de l’esprit de la loi, qui doit toujours être au service du bien de l’homme.

Jésus rétablit ainsi la vraie hiérarchie des valeurs : l’accomplissement de la loi ne consiste pas d’abord dans une conformité légale ou rituelle mais avant tout dans une disposition intérieure de charité et d’obéissance filiale à l’égard de la volonté du Père. «Le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour.»
(Rm 10, 13)
Décidément, Dieu ne fonctionne pas comme une horloge bien réglée mais semble au contraire toujours bloqué sur l’heure de la miséricorde.

Is 38, 1-6.21-22.7-8 / Mt 12, 1-8