L’Évangile d’aujourd’hui nous rappelle que tout disciple du Christ est aussi envoyé : pour proclamer le Règne de Dieu, guérir les cœurs, et devenir signe visible d’un amour invisible. Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem — pauvre, silencieux, missionnaire — nous sommes appelés à marcher légers, confiants, et rayonnants.
Dieu reste fidèle, même après l’infidélité de son peuple
Le livre d’Esdras (Esd 9, 5-9) nous place dans un moment de grande humiliation spirituelle. Le peuple d’Israël, revenu d’exil, prend conscience de ses fautes et se tourne vers Dieu avec un cœur contrit. Esdras, prêtre et scribe, s’agenouille, les bras levés vers le ciel, et prononce une grande prière de repentance :
« Notre faute est grande… mais maintenant, pour un court instant, le Seigneur notre Dieu nous a fait grâce. » (Esd 9, 6-8)
Malgré l’infidélité du peuple, Dieu ne se détourne pas : il soutient, il reconstruit, il appelle. Cette attitude divine est un écho de la mission confiée à l’Église aujourd’hui. Elle n’annonce pas un message de condamnation, mais de restauration. C’est cette dynamique d’amour que Jésus envoie ses disciples porter.
Une mission qui dépasse, une parole qui transforme
Dans Luc 9, 1-6, Jésus envoie les Douze proclamer le Royaume et guérir les malades. Mais ce n’est pas une mission administrative ou logistique : c’est un envoi radicalement spirituel, presque dépouillé :
« Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent. »
Ce dépouillement ne traduit pas de la naïveté, mais une confiance. La mission ne repose pas sur les moyens humains, mais sur la puissance de la Parole, sur la présence de l’Esprit, sur la fécondité de l’obéissance.
Jésus envoie ses apôtres « légers », pour qu’ils ne soient pas des fonctionnaires du sacré, mais des témoins vivants. Ils doivent incarner l’urgence de l’annonce, la joie de la gratuité, et la pauvreté évangélique — signes de la proximité du Royaume.
Une lumière douce, une force humble : mission et spiritualité de l’Enfant de Bethléem
La spiritualité de l’Enfant de Bethléem, telle que vécue par les SMB, nous offre une lecture incarnée de cette mission. Elle nous enseigne que la puissance ne vient pas de la grandeur, mais de la petitesse. Que la fécondité naît du silence. Que l’Évangile peut se transmettre dans la simplicité d’une visite, d’une prière, d’un geste.
Comme les apôtres, nous sommes envoyés sans assurance terrestre, mais avec une force cachée : celle du Christ, doux et humble de cœur. La pauvreté que Jésus demande n’est pas seulement matérielle : elle est disponibilité, ouverture, liberté intérieure. Elle fait de nous des messagers du Royaume, non pas pour « conquérir », mais pour témoigner avec douceur.
Aujourd’hui encore, le Christ rassemble et envoie. Non pas seulement les prêtres, les religieux ou les missionnaires ad gentes — mais tous les baptisés.
Sommes-nous prêts à marcher légers ? Notre foi est-elle une Parole vivante ou une habitude sans feu ? Sommes-nous disponibles pour laisser passer à travers nous l’action du Royaume ?
Comme les Douze, nous sommes invités à partir, même dans notre propre village, même dans notre famille, notre lieu de travail ou notre école. La mission commence là. Il ne s’agit pas de faire des discours, mais de vivre en témoins. Et là où la Parole ne peut pas être entendue, que notre paix demeure comme poussière secouée : non pas rejet, mais confiance en Dieu qui, lui, continue d’agir.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Tu as envoyé tes disciples les mains vides, mais le cœur plein de ta Parole.
Fais de nous, à notre tour, des témoins légers, disponibles et joyeux.
Donne-nous la pauvreté de Bethléem, la douceur de ta lumière,
et le zèle d’annoncer ton Royaume par notre manière d’aimer,
de servir, de guérir et de pardonner.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus rassembla les Douze ;
il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons,
et de même pour faire des guérisons ;
il les envoya proclamer le règne de Dieu
et guérir les malades.
Il leur dit :
« Ne prenez rien pour la route,
ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ;
n’ayez pas chacun une tunique de rechange.
Quand vous serez reçus dans une maison,
restez-y ; c’est de là que vous repartirez.
Et si les gens ne vous accueillent pas,
sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds :
ce sera un témoignage contre eux. »
Ils partirent
et ils allaient de village en village,
annonçant la Bonne Nouvelle
et faisant partout des guérisons.
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 24 septembre 2025.
Références bibliques
- Esd 9, 5-9
- Lc 9, 1-6
Pour méditer
- Est-ce que je vis ma foi comme une lumière à porter ou comme un trésor à conserver ?
- Est-ce que je cherche à convaincre ou à témoigner avec humilité ?
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