L’amour véritable suppose la liberté. Dieu ne cherche pas des marionnettes dociles, mais des cœurs capables de répondre librement à son amour. Dans le Christ, il prend l’initiative du salut, mais laisse à l’homme la responsabilité de dire “oui” ou “non” à sa grâce.
L’appel de Dieu et la réponse de l’homme
Les lectures de ce jour mettent en lumière le double mouvement du salut : l’initiative de Dieu et la réponse de l’homme.
Dans la lettre aux Romains (Rm 8, 26-30), saint Paul rappelle que c’est Dieu qui agit le premier : « Ceux qu’il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être configurés à l’image de son Fils. » (v. 29) Le salut est don, non conquête. L’Esprit Saint agit en nous, même dans notre faiblesse, « intercédant pour nous en des gémissements ineffables » (v. 26).
Pourtant, ce dessein d’amour n’annule pas notre liberté. L’homme reste appelé à collaborer, à répondre à l’appel. Dieu ne veut pas de l’amour d’un pantin, programmé pour obéir. Il veut le “oui” d’un cœur vivant, libre, aimant. L’amour divin n’écrase pas, il suscite la responsabilité.
Entrer par la porte étroite : une liberté qui s’engage
Dans l’évangile selon saint Luc (Lc 13, 22-30), Jésus traverse villages et cités, enseignant sur le chemin de Jérusalem. Quelqu’un lui demande : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » (v. 23) Mais Jésus ne répond pas par des statistiques célestes. Il recentre la question : “Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite.” (v. 24) Cette porte, c’est celle du choix personnel.
Entrer, c’est marcher à la suite du Christ, sans se contenter d’une proximité extérieure ou d’une appartenance de façade. Beaucoup “ont mangé et bu en sa présence”, dit Jésus, mais n’ont pas laissé la Parole transformer leur cœur.
L’avertissement du Seigneur n’est pas une menace, mais un appel pressant à la conversion. Dieu ne veut pas notre peur, mais notre liberté. Il ne cherche pas des sujets passifs, mais des fils et des filles capables de marcher debout, comme l’Enfant de Bethléem qui grandit en sagesse et en grâce.
Aimer en liberté
Dans la lumière de la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, cette Parole prend tout son sens. Dieu s’est fait petit pour que notre liberté puisse se tenir devant Lui sans crainte. Il se rend vulnérable, humble, désarmé, afin que notre réponse soit un acte d’amour et non de contrainte.
Aimer Dieu, ce n’est pas accomplir un devoir mais consentir à une relation. C’est accueillir sa tendresse et oser s’abandonner à sa volonté. La porte étroite, c’est ce passage intérieur où nous laissons tomber nos illusions de maîtrise pour nous ouvrir à la grâce. Là, dans la pauvreté de notre cœur, Dieu nous attend.
Le Christ ne nous demande pas d’être parfaits, mais vrais. Aujourd’hui encore, il passe dans nos vies et nous invite à choisir : voulons-nous rester spectateurs du Royaume ou devenir des acteurs de sa tendresse ? Entrer par la porte étroite, c’est chaque jour poser un geste de foi, un acte de confiance, une parole d’amour.
Que l’Enfant de Bethléem nous apprenne la simplicité du cœur, afin que notre “oui” soit libre, humble et joyeux.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Tu ne veux pas de l’amour d’une marionnette,
mais celui d’un enfant libre.
Délivre-nous de la peur et du calcul,
ouvre notre cœur à ta grâce.
Que notre vie devienne une réponse d’amour
à ton appel à la liberté et à la confiance.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
    tandis qu’il faisait route vers Jérusalem,
Jésus traversait villes et villages en enseignant.
    Quelqu’un lui demanda :
« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »
Jésus leur dit :
    « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite,
car, je vous le déclare,
beaucoup chercheront à entrer
et n’y parviendront pas.
    Lorsque le maître de maison se sera levé
pour fermer la porte,
si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte,
en disant :
“Seigneur, ouvre-nous”,
il vous répondra :
“Je ne sais pas d’où vous êtes.”
    Alors vous vous mettrez à dire :
“Nous avons mangé et bu en ta présence,
et tu as enseigné sur nos places.”
    Il vous répondra :
“Je ne sais pas d’où vous êtes.
Éloignez-vous de moi,
vous tous qui commettez l’injustice.”
    Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents,
quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes
dans le royaume de Dieu,
et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
    Alors on viendra de l’orient et de l’occident,
du nord et du midi,
prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
    Oui, il y a des derniers qui seront premiers,
et des premiers qui seront derniers. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 29 octobre 2025.
Références bibliques
- Rm 8, 26-30
 - Lc 13, 22-30
 
Pour méditer
- Comment la grâce de Dieu agit-elle concrètement dans mes choix libres ?
 - Qu’est-ce qui m’empêche d’entrer par la “porte étroite” aujourd’hui ?
 - Mon amour pour Dieu est-il une réponse libre ou une habitude sans cœur ?
 
                    





























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