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CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Nov 18
S’en remettre totalement à Dieu : Quand la rencontre transforme le cœur et libère la vie

S’en remettre totalement à Dieu : Quand la rencontre transforme le cœur et libère la vie

Il y a des rencontres qui bouleversent une vie et en changent définitivement la direction. La rencontre de Zachée avec Jésus en fait partie : inattendue, gratuite, renversante. À travers ce récit d’Évangile et le témoignage bouleversant d’Éléazar, la Parole d’aujourd’hui nous enseigne l’acte spirituel le plus décisif : se remettre totalement entre les mains de Dieu, laisser tomber ses sécurités, ouvrir son cœur à une liberté nouvelle. Là où Dieu entre, tout devient possible.

La première lecture, tirée du Deuxième Livre des Maccabées (2 M 6,18-31), nous présente la figure bouleversante d’Éléazar, un homme âgé, respecté, dont la sagesse et la fidélité illuminaient son peuple. Nous sommes à une époque de violence religieuse, où la foi d’Israël est attaquée, où la fidélité à la Loi est punie de mort. Éléazar refuse de feindre l’obéissance, même pour sauver sa vie. Il choisit la vérité et l’honneur de Dieu, préférant mourir plutôt que de donner à son peuple l’exemple d’un compromis fatal.

À travers cet homme, la Parole de Dieu nous montre jusqu’où peut aller un cœur totalement remis à Dieu. Éléazar n’agit pas par héroïsme mais par fidélité intérieure. Il sait que la seule vie qui mérite d’être vécue est celle qui demeure ancrée dans l’Alliance. Ainsi, il devient l’ancêtre spirituel de Marie, qui dira un jour : « Que tout m’advienne selon ta parole. » La confiance totale, la disponibilité radicale : voilà la foi dans son expression la plus pure.

L’Évangile (Lc 19,1-10) nous conduit cette fois à Jéricho, sur la route que Jésus emprunte pour aller à Jérusalem. Là, un homme de petite taille attend : Zachée, le chef des collecteurs d’impôts. Un homme riche, compromis, méprisé, considéré comme un traître à son peuple. Rien, extérieurement, ne laisse deviner qu’un tel homme pourrait devenir un modèle de conversion.

Et pourtant… quelque chose en lui s’éveille à l’approche de Jésus. Peut-être un désir ancien, peut-être une nostalgie secrète du bien, peut-être un appel discret du cœur. Zachée veut voir Jésus. Mais la foule l’empêche, comme souvent la foule — les regards, les jugements, les étiquettes — empêche les petits de s’approcher du Seigneur. Alors il court. Il grimpe. Il prend le risque du ridicule. Parce que le désir de Dieu rend audacieux ceux qui se croyaient incapables de tout.

Et voici le moment décisif : Jésus lève les yeux. Jésus ne voit pas d’abord un pécheur, mais un homme. Un cœur. Une histoire qui attend d’être sauvée. Et il dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Ce « il faut » n’est pas une obligation, mais la manifestation du dessein de Dieu : Zachée est recherché, désiré, aimé avant même de savoir aimer. Le salut commence toujours par une initiative de Jésus.

La rencontre produit un bouleversement intérieur : Zachée se met debout. Il récupère une dignité. Il se remet à vivre. Et spontanément — sans que Jésus le lui demande — il s’engage à réparer, à donner, à libérer ce qu’il possédait comme un poids. La conversion est la preuve d’une liberté retrouvée. Jésus le reconnaît alors comme un « fils d’Abraham », lui qui était exclu des siens. « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

La scène de Jéricho se lit merveilleusement à la lumière de Bethléem. L’Enfant de la crèche se fait proche des petits, des pauvres, des blessés, des exclus. Il ne vient pas juger, mais relever. Zachée est un frère de cette crèche : fragile, maladroit, compromis, mais profondément désiré par Dieu.

Dans la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, nous apprenons que Dieu ne demande pas d’abord la perfection, mais l’ouverture. Il vient dans nos maisons parce qu’il vient dans nos pauvretés. Il vient non pour condamner mais pour sauver. Et nous découvrons que la vraie conversion ne commence pas par un effort moral, mais par un accueil : accueillir Dieu qui veut venir en nous.

Zachée nous montre qu’une seule rencontre peut suffire pour que tout change. Il n’a pas cherché à « mériter » Jésus ; il a seulement laissé la grâce entrer. Il s’est laissé regarder. Il a osé la vérité. Il a répondu par la joie. Cette simplicité est celle de Bethléem, où Dieu se donne sans condition.

Aujourd’hui, la Parole nous invite à :

  • laisser Dieu nous regarder comme Jésus a regardé Zachée
  • cesser de croire que nos fautes nous disqualifient
  • laisser tomber les sécurités qui nous enferment
  • oser un geste, même petit, pour avancer vers Jésus
  • accueillir le salut comme un don et non comme une récompense
  • réparer, partager, libérer ce qui encombre notre cœur
  • nous abandonner entre les mains du Père comme l’Enfant de Bethléem

La conversion n’est pas un exercice douloureux : c’est un acte de liberté. Une joie. Une guérison.

Prière du jour

Seigneur Jésus,
Toi qui lèves les yeux vers nous avec tendresse,
viens demeurer dans notre maison intérieure.
Arrache nos peurs,
libère nos attachements,
et fais naître en nous la joie de Zachée.
L’Enfant de Bethléem,
apprends-nous la confiance totale,
la simplicité du cœur
et l’abandon entre les mains du Père.
Rends-nous capables de réparer,
de partager,
de nous ouvrir à ta lumière.
Aujourd’hui encore, viens chercher et sauver
ce qui en nous était perdu.
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.
    Or, il y avait un homme du nom de Zachée ;
il était le chef des collecteurs d’impôts,
et c’était quelqu’un de riche.
    Il cherchait à voir qui était Jésus,
mais il ne le pouvait pas à cause de la foule,
car il était de petite taille.
    Il courut donc en avant
et grimpa sur un sycomore
pour voir Jésus qui allait passer par là.
    Arrivé à cet endroit,
Jésus leva les yeux et lui dit :
« Zachée, descends vite :
aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
    Vite, il descendit
et reçut Jésus avec joie.
    Voyant cela, tous récriminaient :
« Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »
    Zachée, debout, s’adressa au Seigneur :
« Voici, Seigneur :
je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,
et si j’ai fait du tort à quelqu’un,
je vais lui rendre quatre fois plus. »
    Alors Jésus dit à son sujet :
« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison,
car lui aussi est un fils d’Abraham.
    En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. »

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 18 novembre 2025.

 


Références bibliques

  • 2 M 6, 18-31
  • Lc 19, 1-10

Pour méditer

  • Quelle branche de mon « sycomore » dois-je grimper pour mieux voir Jésus ?
  • Quelle pauvreté, quelle blessure ai-je besoin de laisser rencontrer par Dieu ?
  • Vers quelle réparation ou quel partage la grâce m’appelle-t-elle aujourd’hui ?