Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Déc 24
Noël — La paix donnée à la terre

Noël — La paix donnée à la terre

En cette nuit de Noël, la Parole de Dieu nous conduit au cœur d’un mystère simple et bouleversant : Dieu se fait enfant. Loin du bruit, du luxe et des illusions passagères, une lumière véritable se lève dans la pauvreté de Bethléem. C’est là que naît la joie qui ne déçoit pas.

En effet, en cette nuit de Noël, l’Évangile nous conduit là où tout commence : dans une nuit, dans le silence, autour d’un enfant. Et les anges proclament : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. »

Au cœur de Noël, il y a donc un mot simple et immense : la paix. Dans la Bible, cette paix porte un nom riche et profond : shalom. Le shalom n’est pas seulement l’absence de guerre ou de conflit. Le shalom, c’est une paix pleine, juste, habitable. C’est quand la vie est à sa place. Quand les relations sont réajustées. Quand l’homme peut respirer devant Dieu, devant les autres, et devant lui-même.

Et ce qui nous frappe ce soir, c’est la manière dont Dieu choisit de donner cette paix. Une paix qui commence dans la fragilité La paix de Dieu ne commence pas dans les palais, ni dans les décisions des puissants, ni dans les grandes stratégies du monde. Elle commence dans une mangeoire. Autour d’un enfant fragile. Confié à la vigilance de Marie et de Joseph. Accueilli par des bergers, des hommes simples, souvent méprisés.

Dieu aurait pu imposer la paix par la force. Il choisit de la proposer par la proximité. Il ne fait pas taire le monde. Il habite le monde. C’est ainsi que Dieu agit encore aujourd’hui : non pas en écrasant ce qui ne va pas, mais en entrant doucement dans ce qui est blessé.

Cette nuit, nous ne pouvons pas célébrer Noël sans penser au monde tel qu’il est. À ses guerres, à ses violences, à ses peuples déplacés, à ses peurs. Et pourtant, l’Évangile ne nous dit pas : attendez que le monde soit en paix pour accueillir Dieu. Il nous dit exactement l’inverse : Dieu naît au cœur d’un monde inquiet, sous un empire violent, dans un contexte de contrainte et d’injustice.

La paix chrétienne n’est pas naïve. Elle ne nie pas la réalité. Mais elle affirme ceci : Dieu n’a pas renoncé à l’humanité. À Bethléem, Dieu ne fuit pas le monde. Il y entre.

Et cette nuit, nous pouvons confier à l’Enfant de la crèche les peuples blessés, les nations divisées, les conflits qui semblent sans issue, en croyant que la paix de Dieu commence toujours plus bas, plus petit, plus humble que nous l’imaginons.

Même si nous vivons dans un pays en paix, nous savons bien que la paix extérieure ne garantit pas toujours la paix intérieure. Il y a des fatigues, des solitudes, des tensions silencieuses, des inquiétudes pour l’avenir. Il y a aussi la peur de l’autre, le repli, la méfiance.

La Nativité nous rappelle que la paix se protège comme une flamme fragile. Elle se cultive dans le respect, dans l’écoute, dans le soin du lien social. Elle demande des femmes et des hommes capables de préférer la rencontre au jugement, la patience à la dureté.

Que l’Enfant de Bethléem aide nos pays à rester des terres d’accueil, de dialogue et de responsabilité. Non par orgueil, mais par service.

Noël est aussi un temps où beaucoup de choses remontent dans les familles. Joies, bien sûr. Mais aussi blessures anciennes, absences, tensions parfois ravivées.

La paix de Noël n’est pas l’effacement magique de tout ce qui fait mal. Elle est la présence de Dieu au cœur de ce qui est fragile. Marie et Joseph ne vivent pas un Noël idéal. Ils vivent un Noël vrai. Et cette vérité-là est déjà une paix : savoir que Dieu accepte de venir là où tout n’est pas réglé.

Que cette nuit soit pour nos familles un temps de réconciliation possible, de paroles apaisées, de silences respectés, et parfois simplement de présence partagée.

La spiritualité de l’Enfant de Bethléem nous rappelle que la paix n’est pas d’abord un concept, mais un art du quotidien. Elle se construit dans les petites choses : une parole ajustée, une patience renouvelée, un service discret, une fidélité humble.

Dans une communauté, dans une maison, dans une famille, la paix se joue rarement dans les grands discours, mais dans la manière de vivre ensemble jour après jour.

L’Enfant de Bethléem ne s’impose pas. Il demeure. Il ne fait pas de bruit. Il pacifie.

Frères et sœurs, cette nuit, Dieu ne nous demande pas de sauver le monde. Il nous demande d’accueillir la paix qu’Il nous donne. Que ce shalom habite nos cœurs, nos maisons, nos relations, notre travail, notre mission. Et qu’à la suite de l’Enfant de Bethléem, nous devenions, simplement et patiemment, des artisans de paix.

Amen.

Prière du jour

Enfant de Bethléem,
lumière douce née dans la nuit,
viens éclairer nos ténèbres intérieures.
Apprends-nous la joie simple
qui naît de ta présence.
Que nos vies deviennent des crèches ouvertes
où tu peux demeurer.
Donne-nous la paix que le monde ne peut offrir
et la joie qui ne s’éteint pas.
Amen.

 


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
parut un édit de l’empereur Auguste,
ordonnant de recenser toute la terre
    – ce premier recensement eut lieu
lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.
    Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.
    Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth,
vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem.
Il était en effet de la maison et de la lignée de David.
    Il venait se faire recenser avec Marie,
qui lui avait été accordée en mariage
et qui était enceinte.

    Or, pendant qu’ils étaient là,
le temps où elle devait enfanter fut accompli.
    Et elle mit au monde son fils premier-né ;
elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire,
car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
    Dans la même région, il y avait des bergers
qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs
pour garder leurs troupeaux.
    L’ange du Seigneur se présenta devant eux,
et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière.
Ils furent saisis d’une grande crainte.
    Alors l’ange leur dit :
« Ne craignez pas,
car voici que je vous annonce une bonne nouvelle,
qui sera une grande joie pour tout le peuple :
    Aujourd’hui, dans la ville de David,
vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur.
    Et voici le signe qui vous est donné :
vous trouverez un nouveau-né
emmailloté et couché dans une mangeoire. »
    Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable,
qui louait Dieu en disant :
    « Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »


Références bibliques

Messe de la nuit

  • Is 9, 1-6
  • Tt 2, 11-14
  • Lc 2, 1-14