Lectures du vendredi 3 septembre 2021
«Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel.» (Col 1, 20)
La lecture de ce passage de l’Évangile selon saint Luc peut donner à penser que le monde, aujourd’hui comme hier, se divise en deux camps : celui des traditionalistes et celui des gens à la mode, à la page. Jésus peut paraître ici comme celui qui invite les récalcitrants à adopter la nouvelle mode : celle des bons vivants. Il n’est pas nécessaire d’avoir une longue fréquentation de l’Évangile pour se méfier d’une telle interprétation.
D’abord, Jésus ne condamne personne. Il annonce l’arrivée du salut et la nécessité, pour chacun et chacune, de trouver l’attitude qui convient pour l’accueillir. Il n’encourage pas la recherche de la nouveauté à tout prix, car la vérité qu’il apporte est de l’ordre des bonnes choses qui méritent de vieillir. Jésus invite donc à un double mouvement : ouverture de tout notre être au salut et un engagement durable dans la voie de la Bonne Nouvelle ou autrement dit : une conversion et la fidélité à celle-ci.
Saint Grégoire le Grand que nous célébrons aujourd’hui mit pleinement cette conversion fidèle en œuvre tout au long de sa vie. Préfet de Rome, il renonce à sa charge, transforme sa maison familiale en monastère et devient moine. Consacré pape pendant la difficile période de 590, son zèle fécond influence toute la chrétienté : initiatives sociales en faveur du peuple, envoi de missionnaire en Angleterre, réforme liturgique,… etc. Ce « consul de Dieu » —ainsi que le désigne son épitaphe— reste célèbre pour le chant latin qui porte toujours son nom de nos jours.
A l’instar de Saint-Grégoire, sachons rendre grâce à Dieu par nos chants. Nous marcherons ainsi à la suite de celui que Paul nous présente comme le commencement et l’accomplissement total du don de Dieu.
Col 1, 15-20 / Lc 5, 33-39
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