Lectures du dimanche 5 septembre 2021
«Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver.» (Is 35, 4)
L’annonce radicale de la première lecture nous présente Dieu comme un être vengeur. Si cette conception n’est pas pour déplaire à tout le monde, elle n’en est pas moins curieuse… Dieu exerce-t-il sa revanche en rendant le mal pour le mal ? « il pour œil, dent pour dent» comme le rappelle la loi du talion ?
Bien au contraire, cette vision trop humaine de la vengeance ne correspond pas à la notion de revanche divine. D’un tout autre ordre, celle-ci consiste à donner une deuxième chance et à rendre le bien pour le mal, à faire “jaillir des fontaines dans le désert”, “danser le boiteux”, “entendre le sourd » et “chanter le muet” selon les termes employés par Isaïe (cf. Is 35, 5-6). Ainsi, la revanche de Dieu accorde une attention particulière aux pauvres de tous genres : malades, infirmes, indigents, itinérants, méprisés, rejetés,…etc.
Comme l’atteste l’évangile de ce dimanche, Jésus accomplit pleinement la revanche de Dieu. Par de simples gestes, en prononçant ces deux mots seulement «Ouvre-toi !» (Mc 7, 34), il guérit un sourd-muet. Proférée il y a deux mille ans, cette parole «Effata !» résonne encore aujourd’hui et la revanche de Dieu s’applique encore à notre égard.
Qui n’a pas ses pauvretés ? Qui n’est pas pauvre de quelque façon ? Qui n’est pas d’une manière ou d’une autre sourd et muet ? Tous, nous connaissons maladies, infirmités, difficultés à vivre, et finalement le plus grand mal : notre propre péché. Connaissant notre cœur et ses faiblesses, le Christ nous répète « Effata ! Ouvre-toi ! ». Pour guérir notre âme, il nous offre chaque jour sa Parole de vie et son eucharistie ! Pain qui réchauffe, miséricorde qui relève, le Christ fortifie effectivement notre corps et notre âme par ses sacrements.
Nos forces renouvelées, nous pouvons alors à notre tour œuvrer pour l’accomplissement de cette deuxième chance offerte par Dieu : instruments entre ses mains chaque fois que nous venons en aide à plus mal pris que nous. « Effata, ouvre-toi ! nous dit Jésus aujourd’hui. Ne t’enferme pas en toi-même, n’aie pas peur d’aller dire par ta vie et ta charité fraternelle les merveilles de Dieu ! »
Is 35, 4-7a / Jc 2, 1-5 / Mc 7, 31-37
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