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Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Août 14
L’Assomption de Marie : espérance, confiance et consolation

L’Assomption de Marie : espérance, confiance et consolation

La solennité de l’Assomption nous répond droit au cœur : notre vie ne finit pas dans le néant, elle s’ouvre en Dieu. En Marie, « première des rachetés », nous contemplons le terme de tout chemin chrétien : la communion plénière, corps et âme, dans la gloire. L’Enfant de Bethléem nous y conduit avec douceur : la petitesse accueillie devient passage vers la Vie.

Une naissance au cœur du combat

L’Apocalypse dévoile le ciel ouvert : l’arche de l’Alliance apparaît, puis « une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous ses pieds et, sur la tête, une couronne de douze étoiles » (Ap 11,19a ; 12,1). Elle enfante un fils « destiné à gouverner toutes les nations », menacé par le Dragon, mais protégé par Dieu (Ap 12,4-6.10).

L’Église reconnaît dans cette femme à la fois Sion-Israël, l’Église et, en sa figure personnelle, Marie, nouvelle Arche portant en elle la Parole faite chair. La vision n’est pas d’abord décorative : elle proclame que l’histoire du salut est enfantement, lutte et victoire de Dieu. L’Assomption de Marie s’inscrit dans ce dessein : Dieu protège, conduit et accomplit.

La Résurrection comme premier fruit

Saint Paul affirme : « Le Christ est ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis » (1 Co 15,20). En lui, « tous revivront » (1 Co 15,22). Si le Christ est les prémices, Marie est la plus proche des moissons nouvelles : associée intimement à son Fils, elle participe de manière singulière à sa victoire.

Ce que Paul annonce pour tous (résurrection et vie), l’Église contemple déjà en Marie : anticipation et gage de notre espérance.

Magnificat, la logique de Dieu

Chez Luc, la Visitation dévoile le cœur de l’Assomption : « Tu es bénie entre toutes les femmes… Heureuse celle qui a cru » (Lc 1,42.45). Et Marie chante : « Mon âme exalte le Seigneur… Il s’est penché sur son humble servante… Le Puissant fit pour moi des merveilles » (Lc 1,46-49).

L’élévation de Marie n’est pas une promotion mondaine : c’est l’exaltation de l’humilité, la victoire de la miséricorde sur les forces qui écrasent (Lc 1,50-53). La logique du Magnificat est celle de Bethléem : la petitesse accueille le Très-Haut, la disponibilité laisse Dieu faire en nous ses merveilles.

L’Assomption expliquée par l’art : Duccio et la « naissance au ciel »

Le peintre siennois Duccio di Buoninsegna (1255-1319) a saisi ce mystère. Dans son tableau, Marie repose, entourée d’apôtres ; tout indique le sommeil de la mort. Au centre, le Christ tient dans ses bras un petit enfant : Marie elle-même, « née » à la vie du ciel. À Bethléem, la Mère portait l’Enfant ; à l’Assomption, le Fils porte la Mère. L’artiste proclame sa foi : en Jésus, l’amour paternel et maternel de Dieu enfante à la Vie éternelle.

On peut y lire aussi le symbole de notre âme, ce « fond » de nous-mêmes que rien ne peut détruire : si le corps s’en va en poussière, Dieu garde et recrée la personne, appelée à la plénitude.

Cette contemplation rejoint notre spiritualité de l’Enfant de Bethléem : Dieu se dit en simplicité, se donne en proximité. Marie, humble servante, nous apprend la route : accueillir, écouter, consentir à l’œuvre de Dieu. Son Assomption est promesse : ce qu’il réalise en elle, il veut l’accomplir en nous.

Pour aujourd’hui : espérer activement

L’Assomption n’est pas une échappée hors du monde, mais l’annonce du sens de l’histoire. Là où l’Évangile semble discret, Dieu enfouit son levain. Enfants de Bethléem, nous avançons petitement :

  • en laissant notre Magnificat se traduire en gestes : « Il comble de biens les affamés » (Lc 1,53) ;
  • en croyant, contre les évidences, que la vie a le dernier mot (1 Co 15,26) ;
  • en choisissant la miséricorde qui relève les petits et désarme les puissances (Lc 1,51-52).

Chantons le Magnificat chaque soir cette semaine, en nommant devant Dieu les pauvres que nous avons rencontrés. Posons un acte de miséricorde (visite, partage, pardon) comme signe de notre espérance. Confions nos défunts à Marie élevée dans la gloire : que leur passage soit illuminé par la Résurrection.

Prière du jour

Marie, Mère de l’Enfant de Bethléem,
toi que Dieu a élevée, corps et âme, dans sa lumière,
apprends-nous la petitesse qui laisse Dieu grandir.
Que notre Magnificat devienne service :
mains ouvertes pour les affamés, regards qui relèvent les humbles.
Fais-nous marcher, dans l’espérance,
jusqu’au jour où le Christ nous prendra, comme il t’a prise,
dans les bras de sa miséricorde.
Amen.


Références bibliques

  • Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab
  • 1 Co 15, 20-27a
  • Lc 1, 39-56

 


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 15 août 2025.

Pour méditer

  • Avec Marie, comment chantons-nous notre Magnificat concret cette semaine (un geste, un nom, un lieu) ?
  • Où voyons-nous, dans nos fragilités, l’œuvre discrète de Dieu qui enfante la vie ?
  • Quel acte de miséricorde allons-nous poser comme signe d’espérance pascale ?