Entre la promesse lumineuse de Zacharie et l’annonce grave de la Passion dans lévangile selon saint Luc, la liturgie de ce jour nous place face au mystère du salut. Une tension sainte s’installe entre l’espérance d’une cité de paix où Dieu habite parmi les hommes, et la réalité d’un Messie livré, incompris, rejeté.
La promesse : une ville où Dieu réside parmi son peuple
Le prophète Zacharie annonce une vision : « J’habiterai au milieu de toi », déclare le Seigneur. La nouvelle Jérusalem ne sera pas cernée de murs, car la présence de Dieu sera elle-même rempart de feu. Une ville où les enfants jouent sur les places (Za 8,5), où toutes les nations affluent vers la paix.
Cette prophétie, à la fois mystique et politique, inspire encore aujourd’hui notre spiritualité missionnaire : elle parle d’un monde réconcilié, ouvert à tous, où Dieu demeure avec les siens.
C’est l’élan de la spiritualité de l’Enfant de Bethléem : un Dieu vulnérable, qui fait de la pauvreté sa demeure, et de la paix son visage.
L’accomplissement : le Fils de l’homme va être livré
Pourtant, l’évangile de ce jour semble troubler cet enthousiasme. Alors que la foule est dans l’admiration, Jésus annonce sa Passion : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ». L’avenir de cette nouvelle Jérusalem passe par la Croix.
Les disciples ne comprennent pas. La Parole leur est voilée. Peut-être parce qu’ils sont encore prisonniers d’une logique de puissance. Mais Jésus trace un autre chemin : celui de l’humilité, du don de soi, de la rédemption offerte.
La véritable gloire de Dieu se révèle dans le don total du Christ.
Un chemin spirituel à suivre : accueillir le rêve de Dieu
Nous aussi, souvent, nous attendons un salut spectaculaire. Mais la nouvelle Jérusalem ne se construit pas à coup de triomphes humains. Elle naît là où des hommes et des femmes vivent l’Évangile dans l’esprit de Bethléem : dans la petitesse, la confiance, la paix, le don.
Le Christ ressuscité habite déjà cette ville nouvelle. Il fait de chacun de nos gestes de justice, de nos prières silencieuses et de nos choix de pauvreté, les pierres vivantes de sa demeure. En contemplant l’Enfant de la crèche, nous comprenons que Dieu a commencé son Royaume dans l’humilité.
Aujourd’hui, accueillons l’invitation à être bâtisseurs de cette nouvelle Jérusalem. Cela commence par notre cœur : ouvrons-le à la Parole, même quand elle nous déroute.
Offrons à Dieu nos incompréhensions, nos attentes déçues, nos croix portées dans le silence. Et dans cette offrande, la ville sainte apparaît.
Prière du jour
Dieu de paix,
Tu as promis d’habiter au milieu de ton peuple.
Fais de notre cœur une terre accueillante à ton Royaume.
Par la Croix de ton Fils, purifie nos regards
et fais de nous les bâtisseurs de la Jérusalem nouvelle,
par l’Esprit qui nous unit à l’Enfant de Bethléem,
aujourd’hui et pour les siècles sans fin.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
comme tout le monde était dans l’admiration
devant tout ce qu’il faisait,
Jésus dit à ses disciples :
« Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant :
le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. »
Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole,
elle leur était voilée,
si bien qu’ils n’en percevaient pas le sens,
et ils avaient peur de l’interroger sur cette parole.
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 27 septembre 2025.
Références bibliques
- Za 2, 5-9.14-15a
- Lc 9, 43b-45
Pour méditer
- Quels signes de la nouvelle Jérusalem puis-je déjà discerner dans ma vie ?
- En quoi la croix du Christ donne-t-elle sens à mes souffrances ?
- Quelles sont les pierres vivantes que je pose chaque jour pour construire ce Royaume ?
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