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Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Nov 08
Sans vendre son cœur à l’argent : Choisir Dieu, la vraie richesse

Sans vendre son cœur à l’argent : Choisir Dieu, la vraie richesse

L’argent peut tout acheter… sauf le cœur. Dans l’Évangile, Jésus met en lumière la tension qui habite chaque être humain : servir Dieu ou servir Mammon. Entre ces deux maîtres, il n’y a pas de neutralité possible. Le disciple de Jésus est appelé à faire un choix lucide, non contre l’argent, mais pour une liberté du cœur : celle qui place Dieu au-dessus de tout.

Dans l’Évangile selon saint Luc (16, 9-15), Jésus s’adresse à ses disciples et aux pharisiens pour leur révéler le fondement du vrai service :

« Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. » (Lc 16, 13)

Le message est clair : on ne peut pas aimer Dieu et être esclave de l’argent. L’argent n’est pas en soi un mal — il est un moyen. Mais il devient tyrannique lorsqu’il prend la place du cœur, lorsqu’il s’empare de nos désirs, de nos relations, de notre foi.

Les pharisiens, dit saint Luc, se moquaient de Jésus, « eux qui aimaient l’argent ». Ils n’avaient pas compris que le vrai trésor n’est pas ce que l’on possède, mais ce que l’on donne.

Jésus ne condamne pas la richesse, mais il dénonce l’attachement qui enferme. Le danger n’est pas d’avoir, mais de croire que l’avoir nous définit. Celui qui sert Mammon confond les moyens et la fin : il cherche la sécurité dans ce qui passe, au lieu de la chercher dans Celui qui demeure. Or, dit Jésus, « Dieu connaît les cœurs » — et c’est là que se joue le salut.

Dans la logique du Royaume, la fidélité dans les petites choses révèle la fidélité du cœur.

« Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. » (Lc 16, 10)

L’argent peut servir à faire le bien s’il devient un instrument de charité. Ce que Jésus nous demande, c’est de mettre notre confiance non dans les biens, mais dans le Bien.

Saint Paul, dans sa lettre aux Romains (16, 3-9.16.22-27), rend grâce pour ceux et celles qui ont donné sans compter pour l’annonce de l’Évangile : « À Dieu, qui seul est sage, par Jésus Christ, à lui la gloire pour les siècles ! » (Rm 16, 27) Cette louange conclut sa lettre comme un cri du cœur : la vraie richesse, c’est de participer à l’œuvre de Dieu. Le chrétien ne cherche pas à posséder, mais à collaborer à la mission. Il sait que tout don matériel n’a de sens que s’il est accompagné d’un don intérieur, d’une fidélité qui vient du cœur.

Dans la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, la pauvreté n’est pas privation, mais liberté. Le Fils de Dieu naît dans la simplicité d’une crèche pour manifester la puissance d’un amour désarmé. Il ne possède rien, mais il donne tout. Sa richesse est sa relation au Père, sa joie est de faire sa volonté.

Être missionnaire selon l’esprit de Bethléem, c’est apprendre à vivre avec peu mais à aimer beaucoup, à se détacher sans amertume, à reconnaître que chaque bien matériel n’a de valeur que s’il devient un lieu de partage. Celui qui donne avec joie ne perd rien : il découvre que le cœur, libre de l’argent, devient capable d’aimer comme Dieu.

Jésus nous invite à faire un choix : non pas un refus du monde, mais une orientation du cœur. Nous pouvons être riches de biens et pauvres d’amour, ou pauvres de biens et riches de lumière. Le vrai combat n’est pas contre l’argent, mais contre l’illusion qu’il peut sauver.

Aujourd’hui, la Parole nous appelle à revisiter nos priorités : à nous demander où nous plaçons notre confiance, et à remettre entre les mains de Dieu tout ce qui risque d’usurper sa place.

« Ce qui est prestigieux pour les gens est une chose abominable aux yeux de Dieu. » (Lc 16, 15)

Ce jugement du Christ n’est pas une condamnation, mais un appel à la vérité intérieure. Car au bout du compte, Dieu seul voit la valeur réelle d’un cœur libre.

Prière du jour

Seigneur Jésus,
toi qui as choisi la pauvreté pour révéler la vraie richesse,
délivre nos cœurs de l’avidité et du mensonge des apparences.
Apprends-nous à user des biens sans nous y attacher,
à donner sans attendre en retour,
à servir ton Royaume avec un cœur libre et joyeux.
Que ton Esprit fasse de nous des enfants de lumière,
habiles dans le bien, fidèles dans l’amour,
pauvres à Bethléem, mais riches de Dieu.
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Moi, je vous le dis :
Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête,
afin que, le jour où il ne sera plus là,
ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
    Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose
est malhonnête aussi dans une grande.
    Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête,
qui vous confiera le bien véritable ?
    Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance,
ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
    Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

    Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens,
eux qui aimaient l’argent,
tournaient Jésus en dérision.
    Il leur dit alors :
« Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes
aux yeux des gens,
mais Dieu connaît vos cœurs ;
en effet, ce qui est prestigieux pour les gens
est une chose abominable aux yeux de Dieu. »

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 8 novembre 2025.


Références bibliques

  • Rm 16, 3-9.16.22-27
  • Lc 16, 9-15

 

Pour méditer

  • Savons-nous reconnaître quand l’argent ou le confort prennent trop de place dans nos choix ?
  • Quels “petits actes de fidélité” Dieu nous confie-t-il aujourd’hui ?
  • Comment l’Enfant de Bethléem nous apprend-il à vivre libres, même au milieu des biens du monde ?