«Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur.» (Mt 15, 11)
Jésus affirme que «ce qui sort de la bouche provient du cœur» (Mt 15, 21). Si le cœur est bon, les paroles et les actes expriment la bonté de la personne. Pour l’inverse, nous avons des exemples dans les textes du jour.
Aaron et Myriam sont jaloux de leur frère Moïse et le critiquent ouvertement. Qu’y a-t-il de plus dangereux pour une communauté que la critique et le murmure ? C’est pourquoi saint Benoît, le père des moines en Occident, insiste tant sur le silence pour éviter tous les péchés qui viennent de la langue. Il cite ce proverbe : «La mort et la vie sont au pouvoir de la langue» (Pr 18, 21).
Les conséquences du vain bavardage peuvent prendre des proportions insoupçonnées et dangereuses. Si Myriam a reçu comme punition la maladie de la lèpre, n’est-ce pas pour démontrer la gravité de la critique envieuse ?
Dans l’évangile d’aujourd’hui, scribes et pharisiens critiquent Jésus à partir de détails de la Loi. Mais au fond, c’est leur cœur qui est mauvais. Jésus les compare à des aveugles conduisant des aveugles ! Ces attitudes nous invitent à réfléchir : soyons vigilants et répétons avec le psalmiste : «Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.» (Ps 50 (51), 12)
Il est dit de Moïse qu’il était très humble. Son attitude a-t-elle été la raison du choix de Dieu pour lui parler cœur à cœur, comme à un ami ? De plus, il est tout de compassion devant la situation de sa sœur Myriam ; il supplie Dieu de la guérir. Ne voyons-nous pas une figure ou une anticipation de l’attitude de Jésus, doux et humble de cœur ? Il vient, non pas pour condamner, mais pour sauver ce qui était perdu.
Nb 12, 1-13 / Mt 15, 1-2.10-14
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