Un cœur libre

Lectures du dimanche 25 septembre 2022

«Mais toi, homme de Dieu, fuis tout cela ; recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur. Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle !» (1 Tm 6, 11-12)

La parabole de l’évangile d’aujourd’hui est une version illustrée des béatitudes : elle met en scène deux personnages, un pauvre et un riche, qui connaissent un sort diamétralement opposé. Le luxe du riche est changé en misère, alors que l’indigence du pauvre est transformée en richesse. Gardons-nous cependant de penser que l’Évangile vous à la condamnation une classe sociale et en canonise une autre ! Malgré la prédilection de Dieu pour les pauvres et les petits, le salut est un don qu’il offre à tous les hommes sans exception. Mais alors, pourquoi le riche n’a t il pas accueilli ce don de Dieu ?

Le tragique de sa vie égoïstement matérialiste empêche le riche de s’ouvrir à la foi et à l’amour. Dieu est absent de la vie et de la mort de ce riche. Or, celui qui se rend incapable d’accueillir la béatitude dans le temps, se rend également impuissant de l’accueillir dans l’éternité. Autrement dit, notre éternité se prépare ici-bas ! Cette première leçon est dépassée par un second enseignement qui constitue la pointe de la parabole : la foi au Christ ne peut prendre racine et s’épanouir que dans un cœur libre, humble et désireux d’aimer.

Un cœur libre : il s’agit ici de la liberté face à l’argent, aux jouissances, aux biens de ce monde qui nous sont donnés pour être à notre service et au service des autres. Si l’argent cesse d’être notre serviteur pour devenir notre maître, il nous rend automatiquement esclave, pervertit notre cœur et le rend aveugle. Tel est le sort connu par le riche, dont les richesses l’ont aveuglé au point de perdre le sens de Dieu et de le fermer aux appels de la foi. Il a également perdu le sens de l’homme et s’est rendu insensible aux exigences de la justice. Cessant ainsi d’être libre, notons bien qu’il est exclu du festin non pour ses richesses, mais parce qu’il n’a pas su briser le cercle qui l’enfermait dans son égoïsme.

Am 6, 1a.4-7 / 1 Tm 6, 11-16 / Lc 16, 91-31