Alors que la nature renaît au printemps, la liturgie nous parle d’un autre renouveau : celui d’une paix offerte, reçue, vécue. Non pas une paix légère ou décorative, mais la paix profonde, patiente et exigeante, que Jésus laisse à ses disciples avant de les quitter.
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. » (Jn 14, 27)
Une paix qui ne vient pas du monde
En annonçant son départ, Jésus laisse un héritage unique : sa paix. Mais cette paix n’a rien à voir avec les compromis politiques, les équilibres fragiles ou les silences imposés. Elle est le fruit d’un amour fort, fidèle, enraciné dans la relation avec le Père.
Cette paix traverse l’épreuve. Elle ne nie pas la souffrance, mais l’habite. Elle ne supprime pas le combat, mais le transforme. C’est cette paix que Paul et Barnabé expérimentent dans les Actes des Apôtres : rejetés et persécutés, ils poursuivent la mission avec un cœur ferme, soutenu par l’Esprit.
La patience qui transforme
Dans l’une de ses premières homélies, Benoît XVI écrivait :
« Ce n’est pas le pouvoir qui rachète, mais l’amour ! […] Le monde est racheté par la patience de Dieu et détruit par l’impatience des hommes. »
Nous cherchons souvent une paix immédiate, une solution rapide à nos angoisses. Jésus, lui, propose un chemin : celui de la patience, du pardon, du service humble. Il nous invite à porter la paix comme on porte une croix – avec foi, avec espérance, avec amour.
Artisans de paix dans un monde blessé
Notre monde a soif de paix. Non pas seulement d’armistices ou de cessez-le-feu, mais d’une paix du cœur. Les blessures sociales, les tensions spirituelles, les divisions communautaires appellent des hommes et des femmes capables de vivre cette paix intérieure, puis de la partager.
Jésus nous donne cette mission. Il nous appelle à devenir des porteurs de paix dans notre entourage, dans nos familles, dans l’Église, dans le monde.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
toi qui donnes la paix non comme le monde la donne,
apprends-nous à la recevoir, à la cultiver et à la transmettre.
Fais de nous des artisans patients de réconciliation.
Guéris notre monde blessé,
et affermis notre foi dans ta présence fidèle.
Amen.
Références bibliques
- Ac 14, 19–28
- Jn 14, 27–31a
Évangile selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ;
ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne.
Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous.
Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.
Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car il vient, le prince du monde.
Certes, sur moi il n’a aucune prise, mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 20 mai 2025.
Pour méditer
- Quelle est ma définition de la paix ?
- Est-ce que je cherche la paix du Christ ou celle du monde ?
- Comment puis-je devenir artisan de paix là où je vis ?
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