Lectures du lundi 19 décembre 2022
«Il marchera devant, en présence du Seigneur, avec l’esprit et la puissance du prophète Élie, pour faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants, ramener les rebelles à la sagesse des justes, et préparer au Seigneur un peuple bien disposé.» (Lc 1, 17)
Comme nous le rappellent les lectures de ce jour, le passage de Dieu dans toute existence personnelle est semeuse de vie. L’Ancien Testament compte plusieurs couples stériles qui, en Dieu, vont finalement pouvoir donner la vie. Il n’y a qu’à penser à Abraham et Sarah ou aux deux couples dont nous parle la liturgie de ce jour : Manoa et son épouse, Zacharie et Elisabeth. La stérilité était et est encore aujourd’hui, vécue comme une épreuve terrible, une épreuve des plus humiliantes. En effet, pour le peuple juif, la stérilité était synonyme de mort, de la fin d’une descendance, de la continuité de la vie. C’était en quelque sorte une compromission de l’alliance de Dieu qui avait promis à Abraham et à ses fils une descendance que nul ne saurait compter. Et pourtant, tout comme Sarah, ces deux femmes elles donneront naissance à deux personnages majeurs de l’histoire biblique. À travers eux, Dieu a manifesté toute sa puissance de vie. Ainsi, ces textes nous redisent que rien n’est impossible à Dieu. Ni la stérilité, ni la vieillesse ne sont pour lui des obstacles.
Ces textes nous disent aussi que la vraie stérilité et la vraie vieillesse sont celles du cœur. Ainsi, la fécondité offerte par Dieu doit se préparer d’abord dans le cœur et la vie des gens qui l’accueillent, à l’image de Zacharie et d’Elisabeth qui vivaient comme des justes devant Dieu. La prière y contribue grandement ainsi qu’un regard attentif à ce Dieu présent à travers les événements et les prophètes du quotidien.
Déjà, dans notre histoire et dans le monde, nous pouvons discerner cette présence de Dieu parmi nous. Est-ce que de mon côté je sais reconnaître dans ma vie et autour de moi ces petites semences qui sont promesses d’un monde plus juste et plus respectueux de l’être humain ? Est-ce que je participe moi-même à cet avènement du Royaume de Dieu en adoptant une attitude qui ouvre le cœur des gens à ce Dieu qui vient et qui veut se faire présent à nous ? Quelle importance est-ce que j’accorde à ma propre préparation à la venue du Christ ? Car, nous aussi, si nous voulons que notre vie soit féconde, il faut que nous luttions pour vaincre la stérilité de notre cœur et que nous vivions, à l’image de Zacharie et Elisabeth, comme des justes devant Dieu.
Jg 13, 2-7.24-25a / Lc 1, 5-25
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