«Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.» (Jn 14, 6)
Nous connaissons bien cette première phrase de Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui. Cette déclaration qui suscite d’abord l’incompréhension des disciples se révèle pourtant d’un riche enseignement. En effet, de nombreux exégètes y virent l’affirmation de l’union deux natures – humaine et divine – dans la personne du Christ.
En effet, si Jésus est le “chemin” qui mène au Père, c’est en raison de son humanité. Le Verbe Incarné assumant pleinement notre nature dans l’union hypostatique, nous obtînmes ainsi également les fruits de sa Passion et de sa Résurrection. Mais si Jésus, en son humanité, est le chemin qui mène au Salut, il en est aussi le terme selon sa divinité. En effet, notre Salut consiste précisément à participer de la “vie” et de la “vérité” même de Dieu. Soulignant la profonde intimité trinitaire qui l’unit au Père, il ajoute plus loin «Celui qui m’a vu a vu le Père.» (Jn 14, 9), afin de répondre à l’incompréhension de Philippe, que nous célébrons aujourd’hui avec saint Jacques.
Il est effectivement intéressant de relever la pédagogie qu’emploie Jésus pour instruire ses disciples à ses mystères. Ne s’imposant pas de lui-même, il précise tout d’abord que son autorité provient d’un autre : son Père, qui la lui a remise. Il répond ensuite à leurs incompréhensions dans un entretien où il leur prie de considérer ses œuvres. Ainsi il choisit des moyens, tels que le dialogue et les actes, qui conviennent parfaitement à la raison humaine, en vue d’atteindre les mystères divins.
Et cette même logique gouverne leur envoi en mission, qui conclut la lecture d’aujourd’hui : Dieu recourt à d’autres hommes, les apôtres et leurs successeurs qu’il s’est choisi et à qui il confie son autorité, pour se faire connaître auprès de tous.
1 Co 15, 1-8 / Jn 14, 6-14
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