Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Août 13
La correction fraternelle qui libère : vigilance, vérité et charité

La correction fraternelle qui libère : vigilance, vérité et charité

Accueillir la Parole qui corrige, c’est choisir d’aimer vraiment.  Entre la clarté de l’Évangile et nos résistances, Dieu nous apprend la vigilance du cœur : veiller les uns sur les autres, reprendre avec douceur, renouer la communion. Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem, la vérité se dit en petitesse et la charité se fait service.

Dans la lecture de l’Ancien Testament : Moïse, grandeur et limite

La première lecture s’achève par un éloge saisissant : « Il ne s’est plus jamais levé en Israël un prophète comme Moïse » (Dt 34, 10). Intimité unique avec Dieu, visage irradié, guide du peuple jusqu’aux portes de la Terre promise : Moïse demeure la grande figure de l’Alliance. Et pourtant, il reste « au seuil », n’entrant pas dans le pays. Pourquoi ? La Bible renvoie à l’épisode de Mériba, lorsque Moïse, heurté par l’épreuve du peuple et la pression de l’instant, frappe deux fois le rocher et laisse place au doute plutôt qu’à l’obéissance confiante (cf. Nb 20, 1-13). Moïse est aussi notre frère : choisi, mais vulnérable ; intime de Dieu, mais marqué par la limite. Son histoire nous rappelle que la foi se reçoit et se ré-apprend sans cesse, au creux de nos fragilités.

Dans l’Évangile : un chemin concret pour restaurer la communion

Jésus trace aujourd’hui une méthode sobre et exigeante de correction fraternelle (Mt 18, 15-20). D’abord la rencontre « seul à seul » : discrétion, respect, recherche du bien de l’autre. Si cela n’aboutit pas, « prends encore avec toi une ou deux personnes » : la communauté devient soutien et mémoire de vérité. En dernier recours, « dis-le à l’Église » : il s’agit de sauvegarder la communion, non d’exposer ou d’humilier. Et si le cœur demeure fermé, « considère-le comme un païen et un publicain » : non pour l’exclure, mais pour recommencer à l’aimer comme Jésus a aimé païens et publicains, en mission de miséricorde. Dans ce processus, Jésus promet la force de lier et délier (cf. Mt 18, 18) et sa présence au milieu des petits cénacles de prière : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Mt 18, 20)

La petite voie de Bethléem

La correction fraternelle n’est pas une procédure froide ; elle est un acte de charité. À l’école de l’Enfant de Bethléem, nous apprenons la « petitesse » : parler vrai sans écraser, reprendre sans dominer, écouter avant de juger. La vérité blesse quand elle est jetée comme un glaive ; elle guérit quand elle est portée comme une huile, dans la douceur et l’humilité (cf. Mt 11, 29). La communauté devient alors ce berceau où Dieu remet debout : on y « délie » les nœuds, on y « lie » les cœurs au Christ, on s’y porte mutuellement jusqu’à la porte du pardon.

Aujourd’hui, faisons un pas concret. Identifions une relation froissée. Prions à deux ou trois pour demander la présence du Seigneur (cf. Mt 18, 19-20). Puis osons la rencontre « seul à seul », avec des mots simples : « Voilà ce que j’ai ressenti… je voudrais te comprendre et refaire route ensemble. » Si besoin, cherchons l’aide d’un témoin humble. Ainsi, notre communauté reflétera la maison de Bethléem : petite, mais habitée de la lumière qui réconcilie.

Prière du jour

Seigneur Jésus, Enfant de Bethléem,
mets en nous la douceur qui dit la vérité sans blesser.
Apprends-nous la correction fraternelle :
des mots pauvres et justes, des gestes qui relèvent,
un cœur assez petit pour demander pardon le premier.
Que ton Esprit nous donne de « délier » les fardeaux
et de « lier » nos vies à la tienne,
afin que, réunis en ton nom, nous te trouvions au milieu de nous.
Amen.


Références bibliques

  • Dt 34, 1-12
  • Mt 18, 15-20


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
   « Si ton frère a commis un péché contre toi,
va lui faire des reproches seul à seul.
S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.
   S’il ne t’écoute pas,
prends en plus avec toi une ou deux personnes
afin que toute l’affaire soit réglée
sur la parole de deux ou trois témoins.
   S’il refuse de les écouter,
dis-le à l’assemblée de l’Église ;
s’il refuse encore d’écouter l’Église,
considère-le comme un païen et un publicain.
   Amen, je vous le dis :
tout ce que vous aurez lié sur la terre
sera lié dans le ciel,
et tout ce que vous aurez délié sur la terre
sera délié dans le ciel.

   Et pareillement, amen, je vous le dis,
si deux d’entre vous sur la terre
se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit,
ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
   En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom,
je suis là, au milieu d’eux. »

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 13 août 2025.

Pour méditer

  • Où avons-nous besoin, comme communauté, de retrouver la petite voie : écouter d’abord, parler ensuite, prier toujours ?
  • Quelle rencontre « seul à seul » différons-nous par peur ? Que change la promesse : « Je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20) ?
  • Comment faire de notre maison/paroisse un « Bethléem » où l’on lie et délie avec miséricorde ?