Dieu ne se lasse pas de pardonner, mais c’est nous qui nous lassons de demander pardon. À travers Jonas et l’Évangile du jour, la Parole de Dieu nous invite à redécouvrir la miséricorde divine comme une école où l’amour et le pardon deviennent une même leçon. Là où notre cœur veut juger, Dieu choisit de sauver. Là où nous voudrions exclure, Lui se penche pour relever.
Le pardon plus grand que la colère
Dans la première lecture (Jon 4, 1-11), nous retrouvons Jonas, prophète récalcitrant, en colère contre Dieu. Sa mission à Ninive avait pourtant porté du fruit : les habitants s’étaient repentis. Mais Jonas ne supporte pas que Dieu pardonne. Il voulait une justice sans miséricorde, un châtiment exemplaire.
Dieu lui répond par une leçon simple et profonde : « Et moi, ne devrais-je pas avoir pitié de Ninive, la grande ville, où se trouvent plus de cent vingt mille êtres humains qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche ? » (Jon 4, 11).
Ainsi, Dieu dévoile son cœur : lent à la colère, plein d’amour, toujours prêt à sauver. Il ne se réjouit pas du malheur des pécheurs, mais de leur conversion.
Jonas, aveuglé par son orgueil, s’isole dans son ressentiment. Son refus du pardon le conduit à la stérilité spirituelle. En réalité, c’est lui qui devient « à moitié mort », car il s’éloigne de la source de vie qu’est la miséricorde.
Apprendre à prier selon le cœur du Père
Dans l’Évangile selon saint Luc (Lc 11, 1-4), les disciples demandent à Jésus : « Seigneur, apprends-nous à prier. »
La réponse du Christ est une révélation : la prière chrétienne commence par un mot de tendresse — Père.
Le Notre Père n’est pas une formule magique, mais un chemin de transformation intérieure. Jésus nous apprend à dire :
« Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons à tous ceux qui ont des torts envers nous. »
Pardonner n’est pas une condition que Dieu nous impose : c’est une grâce à recevoir et à offrir. En nous apprenant à pardonner, le Christ nous fait entrer dans la logique du Royaume — celle de l’amour qui guérit, qui libère, qui rend à la vie.
À l’école de la tendresse : le regard de l’Enfant de Bethléem
La spiritualité de l’Enfant de Bethléem nous enseigne cette miséricorde dans sa forme la plus pure. L’Enfant, dans sa fragilité, ne juge pas — il accueille. Il ne punit pas — il sourit et console. Dans sa petitesse, il révèle la grandeur du cœur du Père.
Apprendre la miséricorde, c’est donc apprendre à regarder comme l’Enfant regarde : avec confiance, douceur et patience. Dans un monde qui glorifie la force, Bethléem nous enseigne la puissance de la tendresse. Là, la miséricorde devient la lumière des humbles et la force des cœurs simples.
Aujourd’hui, nous sommes invités à quitter le regard de Jonas pour adopter celui du Christ. La miséricorde n’est pas faiblesse, mais victoire de l’amour sur la rancune.
Si nous prions comme Jésus, alors chaque Notre Père devient un acte de confiance et de guérison : Dieu pardonne, et nous apprenons à pardonner à notre tour.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Toi qui es doux et humble de cœur,
enseigne-nous à aimer comme le Père aime,
à pardonner comme Toi tu pardonnes.
Fais de nos cœurs des lieux de miséricorde,
où toute blessure devient prière
et tout pardon, une naissance nouvelle.
Apprends-nous, avec l’Enfant de Bethléem,
la confiance filiale dans les prévenances du Père.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
“Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation.” »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 8 octobre 2025.
Références bibliques
- Jon 4, 1-11
- Lc 11, 1-4
Pour méditer
- Où ai-je du mal à laisser la miséricorde de Dieu transformer mon cœur ?
- En quoi ma prière peut-elle devenir lieu de pardon et de guérison ?
- Comment vivre la miséricorde dans la simplicité de la vie quotidienne, à l’école de l’Enfant de Bethléem ?
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