À la veille de la Semaine Sainte, la liturgie nous montre Jésus, non pas seulement comme un homme de passage, mais comme le Messie, le Berger unique venu rassembler les enfants de Dieu dispersés.
L’unité prophétisée
L’unité, fruit de la Croix, n’est pas une utopie humaine mais un projet divin porté par l’alliance, le sang, la fidélité.
« Je conclurai avec eux une alliance de paix, une alliance éternelle. Je les rétablirai, je les multiplierai, je mettrai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours. Ma demeure sera chez eux, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » (Ez 37, 26-27)
Ézéchiel annonce une alliance nouvelle, un pacte d’unité au cœur même de la dispersion. Ce peuple brisé, divisé entre royaumes, exilé loin de sa terre, sera rassemblé sous un seul roi, un seul sanctuaire, une seule alliance. Dieu prend l’initiative : il rassemble, il multiplie, il habite au milieu d’eux.
« Je les délivrerai de toutes leurs infidélités, je les purifierai. Alors ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu. » (Ez 37, 23)
Ce projet de paix et d’unité n’est pas un rêve lointain, mais une réalité que Dieu veut concrète, incarnée. Et c’est Jésus qui la rend visible, lui qui vient comme le vrai sanctuaire, le vrai roi, le vrai pasteur.
Une prophétie inattendue
Dans l’évangile, c’est Caïphe, le grand prêtre, qui prophétise… sans le vouloir :
« Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. » (Jn 11, 50)
Ce calcul politique devient, à travers lui, une parole prophétique. L’évangéliste Jean nous le dit clairement :
« Ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. » (Jn 11, 52)
La Croix de Jésus, loin d’être un échec, devient donc le point de ralliement, le lieu du rassemblement. Il rassemble l’humanité autour de sa vie livrée.
L’unité aujourd’hui
Quand nous regardons notre Église, ses divisions, ses pauvretés, ses fragilités humaines… nous pourrions désespérer. Mais la foi nous rappelle que c’est le Christ lui-même qui porte l’unité : il rassemble, il fortifie, il nous ramène au centre.
« Je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent. » (Jn 10, 14)
L’unité ne se construit pas dans les structures d’abord, mais dans la relation à Jésus. Plus nous sommes unis à lui, plus nous serons unis entre nous.
Aujourd’hui encore, le Christ nous offre son unité. Il éclaire nos discernements, nous rend plus justes dans nos paroles, plus vrais dans notre amour. C’est en lui que nos communautés deviennent authentiques, enracinées, ouvertes.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Toi, le Berger véritable,
Tu rassembles ceux que le monde disperse.
Fais de ton Église un signe vivant de ton unité.
Guéris nos divisions, unifie nos cœurs,
Et fais de nous des témoins de ta paix.
Amen.
Références bibliques
- Ez 37, 21-28
- Jn 11, 45-57
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
quand Lazare fut sorti du tombeau,
beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie
et avaient donc vu ce que Jésus avait fait,
crurent en lui.
Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens
pour leur raconter ce qu’il avait fait.
Les grands prêtres et les pharisiens
réunirent donc le Conseil suprême ;
ils disaient :
« Qu’allons-nous faire ?
Cet homme accomplit un grand nombre de signes.
Si nous le laissons faire,
tout le monde va croire en lui,
et les Romains viendront détruire notre Lieu saint
et notre nation. »
Alors, l’un d’entre eux, Caïphe,
qui était grand prêtre cette année-là,
leur dit :
« Vous n’y comprenez rien
vous ne voyez pas quel est votre intérêt :
il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple,
et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. »
Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ;
mais, étant grand prêtre cette année-là,
il prophétisa
que Jésus allait mourir pour la nation ;
et ce n’était pas seulement pour la nation,
c’était afin de rassembler dans l’unité
les enfants de Dieu dispersés.
À partir de ce jour-là,
ils décidèrent de le tuer.
C’est pourquoi Jésus ne se déplaçait plus ouvertement
parmi les Juifs ;
il partit pour la région proche du désert,
dans la ville d’Éphraïm
où il séjourna avec ses disciples.
Or, la Pâque juive était proche,
et beaucoup montèrent de la campagne à Jérusalem
pour se purifier avant la Pâque.
Ils cherchaient Jésus
et, dans le Temple, ils se disaient entre eux :
« Qu’en pensez-vous ?
Il ne viendra sûrement pas à la fête ! »
Les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres :
quiconque saurait où il était devait le dénoncer,
pour qu’on puisse l’arrêter.
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 12 avril 2025.
À méditer
- Est-ce que je laisse le Christ rassembler ce qui est dispersé dans ma vie ?
- Est-ce que je cherche l’unité dans ma communauté ?
- Comment puis-je être artisan de paix autour de moi ?
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