Dans un monde partagé entre tradition et modernité, la Parole de Dieu nous invite à sortir de cette opposition trompeuse. Ce n’est pas une nouveauté pour être à la mode que Jésus propose, mais un appel à accueillir en profondeur la grâce de Dieu, toujours nouvelle, dans une fidélité joyeuse et vivante.
Aujourd’hui, l’Évangile nous interpelle : sommes-nous prêts à accueillir le salut avec des cœurs neufs ? Ou préférons-nous conserver de vieilles habitudes rassurantes, sans risquer l’ouverture véritable au don de Dieu ? Comme au temps de Jésus, le choix nous est donné.
Le Christ, plénitude du don de Dieu pour toute la création (Col 1, 15-20)
Dans la lettre aux Colossiens, saint Paul nous offre une véritable profession de foi. Il célèbre Jésus-Christ comme « l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature ». Tout a été créé par lui et pour lui. Il est « le commencement, le premier-né d’entre les morts », et c’est en lui que Dieu a voulu faire habiter toute la plénitude.
Cette proclamation nous rappelle que Jésus n’est pas seulement un réformateur ou un prophète. Il est le don total de Dieu, la source et l’accomplissement de toute chose. En lui, Dieu se donne entièrement à l’humanité.
Accueillir le Christ, c’est donc accueillir la plénitude du salut.
L’Évangile comme vin nouveau pour des cœurs renouvelés (Lc 5, 33-39)
L’Évangile selon saint Luc nous met face à une interrogation des pharisiens : pourquoi les disciples de Jésus ne jeûnent-ils pas comme ceux de Jean ou des pharisiens ? Jésus répond par l’image des noces : tant que l’Époux est là, c’est le temps de la fête, pas du jeûne. Il annonce cependant que le moment viendra où il sera enlevé — et alors, ce sera le temps du jeûne.
Jésus poursuit avec deux paraboles très parlantes : celle du vin nouveau qu’on ne peut mettre dans de vieilles outres, et celle du morceau de tissu neuf qu’on ne coud pas sur un vieux vêtement. Par ces images, il insiste : la Bonne Nouvelle qu’il apporte appelle des cœurs neufs, prêts à se laisser transformer.
Le salut ne s’ajuste pas à moitié à une vie ancienne : il la renouvelle en profondeur.
Accueillir la nouveauté de Dieu avec la fidélité d’un cœur pauvre
Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem, nous comprenons que Dieu ne s’impose pas. Il se donne dans la discrétion, la simplicité, la fragilité. Comme un nouveau-né à Bethléem, le Christ vient sans bruit, mais avec une puissance de transformation radicale.
La fidélité chrétienne n’est donc pas une attache rigide au passé, mais une réponse vivante et joyeuse à ce don toujours nouveau de Dieu. Le vin nouveau de l’Évangile a besoin d’être accueilli dans des outres neuves — c’est-à-dire dans des cœurs ouverts, libres, prêts à se laisser conduire par la joie du Christ.
Sommes-nous de ceux qui préfèrent garder le vin ancien, parce qu’« il est bon » ? Ou avons-nous le courage d’accueillir la nouveauté de Dieu, même si cela nous dérange ?
Cette fidélité créative, inspirée de l’Évangile et soutenue par l’Esprit, est la voie que l’Église nous propose aujourd’hui. Elle est aussi notre vocation commune : vivre dans la nouveauté de Dieu, fidèlement, jour après jour.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Toi qui fais toutes choses nouvelles,
donne-nous un cœur neuf,
ouvert à ta présence et fidèle à ton amour.
Apprends-nous à accueillir ta nouveauté,
sans peur de lâcher nos vieilles sécurités.
Que ta joie soit notre force,
et ta fidélité notre exemple.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les pharisiens et les scribes dirent à Jésus :
« Les disciples de Jean le Baptiste jeûnent souvent
et font des prières ;
de même ceux des pharisiens.
Au contraire, les tiens mangent et boivent ! »
Jésus leur dit :
« Pouvez-vous faire jeûner les invités de la noce,
pendant que l’Époux est avec eux ?
Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ;
alors, en ces jours-là, ils jeûneront. »
Il leur dit aussi en parabole :
« Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf
pour le coudre sur un vieux vêtement.
Autrement, on aura déchiré le neuf,
et le morceau qui vient du neuf
ne s’accordera pas avec le vieux.
Et personne ne met du vin nouveau
dans de vieilles outres ;
autrement, le vin nouveau fera éclater les outres,
il se répandra
et les outres seront perdues.
Mais on doit mettre le vin nouveau dans des outres neuves.
Jamais celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau.
Car il dit : “C’est le vieux qui est bon.” »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 5 septembre 2025.
Références bibliques
- Col 1, 15-20
- Lc 5, 33-39
Pour méditer
- Accueillons-nous vraiment la nouveauté que Jésus apporte dans nos vies ?
- Sommes-nous prêts à abandonner nos anciennes manières de penser pour suivre le Christ ?
- Comment vivons-nous aujourd’hui la fidélité dans la joie et la gratuité du don ?
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