La Parole d’aujourd’hui nous rappelle que le règne de Dieu ne se manifeste pas dans la peur ou le désastre, mais dans la puissance tranquille de sa présence. En Christ, Dieu établit sa victoire sur le mal et nous invite à demeurer sous sa garde bienveillante, dans la confiance et la paix du cœur.
Dans la première lecture : un appel à la vigilance confiante
Le prophète Joël (Jl 1, 13–15 ; 2, 1–2) décrit avec force la venue du « Jour du Seigneur ». Il évoque des ténèbres, des cris, des tremblements : l’humanité se prépare à un temps de jugement. Le prophète appelle les prêtres, les anciens et tout le peuple à se rassembler pour implorer la miséricorde de Dieu.
Mais cette image dramatique n’est pas destinée à provoquer la peur : elle veut réveiller les cœurs endormis. Joël rappelle que le Seigneur ne vient pas pour détruire, mais pour restaurer, pour protéger ce qui Lui appartient.
Le « Jour du Seigneur » n’est pas seulement un temps de fin, c’est un temps de commencement, celui d’un cœur renouvelé dans la confiance.
Dans l’Évangile : la victoire du doigt de Dieu
Dans l’Évangile de Luc (11, 15–26), Jésus fait face à ceux qui doutent de sa mission et l’accusent d’agir « par Béelzéboul ». Par ses paroles, le Christ révèle la vraie nature de son autorité : il est le plus fort, celui qui désarme le mal.
Quand Jésus dit : « Si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, alors le règne de Dieu est venu jusqu’à vous », il révèle une vérité profonde : le Royaume n’est pas à venir, il est déjà là, présent dans son action, dans chaque cœur libéré.
Le « doigt de Dieu » évoque la puissance discrète de l’Esprit Saint — celle qui agit sans éclat, mais transforme tout de l’intérieur. Jésus ne cherche pas à effrayer, mais à rassurer : le mal ne triomphe pas, car Dieu garde sa maison et veille sur ceux qui Lui appartiennent.
Demeurer dans la paix de Dieu
La spiritualité de l’Enfant de Bethléem nous enseigne que la vraie force n’est pas dans la domination, mais dans la présence confiante. Comme l’Enfant fragile dans la crèche, Dieu se manifeste dans la douceur et la proximité.
Demeurer sous la bonne garde du Seigneur, c’est accueillir chaque jour cette force tranquille de son amour, même au milieu des combats. C’est croire que, malgré les tempêtes, Dieu habite la maison de notre cœur et qu’aucun esprit étranger n’y a sa place tant que nous restons unis à Lui dans la prière et la fraternité.
La Parole de ce jour nous invite à ne pas céder à la peur ni à la division, mais à demeurer fidèles dans la confiance. Quand nous choisissons d’aimer, de pardonner, de reconstruire, nous devenons les gardiens d’un Royaume déjà présent parmi nous.
Chaque fois que nous prions, que nous posons un acte de paix, nous participons à cette victoire du Christ : le mal recule, et la lumière s’étend.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
garde nos cœurs dans la paix et la fidélité.
Chasse loin de nous tout esprit de peur et de division.
Apprends-nous, à la manière de l’Enfant de Bethléem,
à vivre sous ton regard avec confiance et douceur.
Que ton règne d’amour habite en nous
et se répande par nos vies offertes.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
comme Jésus avait expulsé un démon,
certains dirent :
« C’est par Béelzéboul, le chef des démons,
qu’il expulse les démons. »
D’autres, pour le mettre à l’épreuve,
cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.
Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit :
« Tout royaume divisé contre lui-même devient désert,
ses maisons s’écroulent les unes sur les autres.
Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même,
comment son royaume tiendra-t-il ?
Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul
que j’expulse les démons.
Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse,
vos disciples, par qui les expulsent-ils ?
Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges.
En revanche, si c’est par le doigt de Dieu
que j’expulse les démons,
c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous.
Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais,
tout ce qui lui appartient est en sécurité.
Mais si un plus fort survient et triomphe de lui,
il lui enlève son armement auquel il se fiait,
et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé.
Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ;
celui qui ne rassemble pas avec moi disperse.
Quand l’esprit impur est sorti de l’homme,
il parcourt des lieux arides
en cherchant où se reposer.
Et il ne trouve pas. Alors il se dit :
“Je vais retourner dans ma maison,
d’où je suis sorti.”
En arrivant, il la trouve balayée et bien rangée.
Alors il s’en va,
et il prend d’autres esprits encore plus mauvais que lui,
au nombre de sept ;
ils entrent et s’y installent.
Ainsi, l’état de cet homme-là
est pire à la fin qu’au début. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 10 octobre 2025.
Références bibliques
- Jl 1, 13–15 ; 2, 1–2
- Lc 11, 15–26
Comments are closed.